Dans la nuit du 14 au 15 mars, Jean Spiri, en état d’alcoolémie aiguë selon la police, a été victime d’un malaise devant l’ambassade du Royaume-Uni, rue du Faubourg Saint-Honoré. Transporté à l’hôpital Lariboisière, il affirme n’avoir gardé aucun souvenir de cette péripétie nocturne.
L’Élysée a retenu une version des faits « peu avantageuse » pour Jean Spiri, décrit le rapport médical de l’hôpital des Armées Percy, daté du 17 mars. L’examen a exclu une prise de « substances illicites », et confirme un épisode amnésique. Alertée par le ministère de l’Intérieur, la direction du cabinet d’Emmanuel Macron a « réclamé des comptes » dès le 15 mars à l’intéressé.
L’ancien proche de Xavier Bertrand s’octroie alors un mois de repos, « loin de Paris » : « Oui, je suis dans un état d’anxiété, de stress et de fatigue », a-t-il confié au Monde. Et d’ajouter : « L’Élysée est une maison terrible où hélas courent toutes les rumeurs… » Il se dit soutenu par sa hiérarchie.
L’ancien secrétaire général du groupe Editis se demande aujourd’hui : « Peut-être suis-je davantage fait pour les livres. »
Un emploi exigeant
Son entourage à l’Élysée n’a pas perçu de signe de burn-out chez le normalien, mais met en évidence l’exigence de son emploi, qui nécessite une disponibilité de tous les instants. Jean Spiri cherche à présent « un nouveau boulot » et aimerait « vite tourner la page ».
Un an après le rachat d’Editis par Vivendi, Jean Spiri devenait secrétaire général du groupement de maisons d’édition. Il y était chargé des relations institutionnelles, sociétales et environnementales du groupe, ainsi que des ressources humaines et des fonctions juridiques, sous la responsabilité directe de Michèle Benbunan, directrice générale. À ce titre, il était membre du Comité exécutif du groupe.
Précédemment, il a passé 10 ans dans le secteur public, au sein de différents cabinets ministériels et au Conseil supérieur de l’audiovisuel. Il intégra notamment le ministère des Affaires étrangères en septembre 2004, avant de basculer au service de Xavier Bertrand au ministère de la Santé et des Solidarités (gouvernement Villepin).