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Bertelsmann : 4,2 milliards € de chiffre d’affaires pour l’édition

La multinationale allemande se félicite d’une année 2022 qui a été la plus fructueuse de son histoire. Ce qui n’empêche pas pour autant un recul des revenus.

Les revenus du géant médiatique Bertelsmann, propriétaire de Penguin Random House, du groupe RTL ou encore du label BMG, ont franchi la barre des 20 milliards € en 2022, rapporte un communiqué. La croissance par rapport à 2021 s’établit à 8,3 %, – 18,7 milliards €.

Du côté de la filiale d’édition, Penguin Random House, la hausse est aussi au rendez-vous, à un niveau moindre (4,8 %), le chiffre d’affaires passant de 4 milliards € en 2021 à 4,2 milliards € en 2022. Elle est principalement due à des effets de change positifs, et les bénéfices du groupe, par ailleurs, sont en berne.

Normalisation de la demande

Le résultat net atteint 666 millions €, contre 755 millions € l’année précédente (- 11,7 %), un recul que Bertelsmann attribue à la baisse des ventes ainsi qu’à l’inflation et aux coûts des matières premières.

Le marché des États-Unis représente 57 % des revenus du groupe : l’activité marque le pas en raison « d’une normalisation de la demande après les très forts niveaux des années de la pandémie », indique Bertelsmann.

Sur les autres marchés, notamment britannique ou hispanique, la multinationale se contente de citer ses best-sellers de l’année, dont Un rien peut tout changer de James Clear (traduit par Emmanuelle Hautbois, Larousse), Violeta d’Isabel Allende ou encore Là où chantent les écrevisses de Delia Owens (traduit par Marc Amfreville, Seuil).

Parmi les nouveautés bien accueillies, aux États-Unis, Cette lumière en nous de Michelle Obama (traduction de Karine Lalechère et Julie Sibony, Flammarion), Surrender de Bono (traduit par Julie Sibony, Fayard) et The Boys from Biloxi de John Grisham. La publication des mémoires du Prince Harry devrait permettre à l’année 2023 de bien démarrer, sur plusieurs marchés.

Un géant en expansion

Malgré des bénéfices en baisse — qui reflètent une tendance au repli du marché de l’édition, après les années fastes de la pandémie —, Penguin Random House reste un mastodonte. À titre de comparaison, rappelons que son chiffre d’affaires 2022 équivaut à celui de l’ensemble de l’édition française pour la même année…

L’échec du rachat du concurrent Simon & Schuster, bloqué par la justice américaine, a pourtant bouleversé la stratégie de Bertelsmann, conduisant à la démission du PDG Markus Dohle, en poste depuis 2013, et au paiement d’une compensation de 200 millions $ au vendeur, Paramount Global.

Le groupe aux 165.000 salariés dans le monde conserve une stratégie centrée « sur un portfolio en forte croissance, numérique, international et diversifié », d’après le rapport économique 2022. Autrement dit, Bertelsmann poursuit une politique d’acquisition, envisageant de grossir, encore et encore.

Parmi les pistes de développement, le streaming, vidéo comme audio, mais aussi le secteur de l’éducation, notamment médicale, et en particulier au Brésil.

Le groupe indique être conscient « du déclin structurel de l’imprimé », par ailleurs affecté par « des coûts de matériel et de main-d’œuvre en hausse. Il est tout à fait possible de répercuter cette pression tarifaire sur les prix, mais en prenant en compte un délai d’application, dans certains cas », observe Bertelsmann.

 

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