C’est un mauvais temps pour Bruno Bidjang journaliste à Vision 4 et directeur des medias du groupe l’Anecdote de l’homme d’affaires camerounais Jean Pierre Amougou Belinga. Recherché par les forces de l’ordre, il était en cavale depuis lundi 5 février 2024.
« Il est activement recherché par les forces de maintien de l’ordre. Ayant eu cette information auprès de ses réseaux au sein de l’appareil sécuritaire, celui qui avait juré tomber avec son patron Amougou Belinga a pris la poudre d’escampette. Tous ses numéros sont injoignables en appel normal et même sur WhatsApp.», avait déclaré le lanceur d’alerte Paul Chouta.
Avant de prendre la fuite, Bruno Bidjang avait été auditionné mercredi dernier au tribunal militaire de Yaoundé, dans le cadre de l’affaire Martinez Zogo. « Après son audition, il est reparti mais y était encore attendu. Profitant de l’augmentation du prix du carburant, il a fait un post sur sa page Facebook où il appelait subtilement à un soulèvement populaire alors que son patron à travers le ministre des finances Louis Paul Motaze et ses autres amis au sein du sérail fait partie des personnes qui ont asphyxié les caisses de l’État. Ce qui est à l’origine de cette inflation et de ces augmentations exponentielles des prix sur le marché, car les caisses de l’État étant vides », ajoute Paul Chouta.
Depuis le petit matin du mercredi 7 février 2024 le journaliste est en exploitation au Secrétariat d’Etat à la défense en charge de la gendarmerie(SED) où, il a passé sa première nuit. En cavale, il était recherché par les éléments de la gendarmerie bien avant son interpellation.
Pour l’heure, les raisons officielles de son interpellation ne sont pas connues, mais selon certaines informations, Bruno Bidjang est aux arrêts, parce qu’il a dénoncé l’augmentation du prix du carburant. De source proche de son audition, le présentateur de l’émission Club d’Elites est poursuivi pour : « Incitation au soulèvement, atteinte à la sûreté de l’Etat et Incitation à l’insurrection ». Le jeune journaliste de 37 ans risque le tribunal militaire. Il est cependant accompagné au SED par son avocat Me Tchoungang.
L’origine de son malheur serait la dernière émission « Décryptage » du vendredi 2 février 2024. On se souvient qu’il recevait Cabral Libii, le président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN). Ce programme en format d’interview, surfait sur la hausse des prix du carburant au Cameroun. Durant l’émission, Bruno Bidjang a demandé aux camerounais de s’indigner.
Dans un communiqué rendu publique hier, le Groupe L’Anecdote qui emploie le journaliste prend ses distances et assure respecter les institutions de la République. Le Groupe L’Anecdote dit se dissocier de tout individu qui prend des initiatives contraires à cet idéal. Il assure par ailleurs que les propos tenus sur les réseaux sociaux engagent leurs auteurs.
Sur la toile, plusieurs camerounais appellent à la libération du journaliste de Vision 4 sous le hastag #FreeBrunoBidjang. Il convient de rappeler que le journaliste de Vision 4 était cité dans l’affaire d’assassinat de Martinez Zogo. Il a été détenu pendant plusieurs semaines avant d’être remis en liberté.