Le ministre de l’Administration territoriale fait face à son collègue de la Santé publique sans grand diplomatie, avec le ton militaire qui est le siens. Paul Atanga Nji informe Manaouda Malachie qu’il a donné instruction aux gouverneurs de régions de mettre un terme au contrôle des débits de boissons, restaurants, casinos et lieux de loisirs par les agents du ministère de la Santé publique. La raison de cette interdiction est que, les contrôles en question « perturbent la quiétude des populations ». Ils sont « susceptibles de provoquer de graves troubles à l’ordre public », argue le Minat dans une correspondance adressée au Minsanté.
Selon le Minat dans cette lettre, malgré les rappels à l’ordre des autorités administratives, les agents du ministère de la Santé publique s’entêtent à effectuer des contrôles dits inopinés sur le terrain. Ils s’en vont interdire la consommation de la pipe à eau appelée « Chicha » dans les débits de boissons, restaurants et autres lieux de loisirs. Ils embarquent lors de cette descente, des éléments des forces de maintien de l’ordre sans l’avis des autorités administratives. Ce qui pour le Minat, n’est pas concevable.
« Les forces de maintien de l’ordre sont mises pour emploi auprès des autorités administratives. Par conséquent, vos collaborateurs ne peuvent pour quelques raisons que ce soient, mobiliser ou solliciter l’appui des forces de maintien de l’ordre sans l’accord préalable des gouverneurs, préfets et sous-préfets », rappelle le patron de la territoriale.
Cette correspondance du MINAT fait suite à un contrôle effectué par des agents du ministère de la santé publique accompagné pour la mission par les forces de police, dans un restaurant très sélectif de la ville de Yaoundé dans l’optique d’interdire la consommation de “chicha”. Un contrôle qui a très vite tourné en violante altercation entre des agents de la police et des éléments du BIR.
Alors que les regards sont tournés vers le ministre de la santé publique pour attendre sa réponse comme c’est désormais le cas au Cameroun, l’opinion publique se demande toutefois quel est le rôle du premier ministre chef du gouvernement, au point où un ministre peu se lever et interpellé son confrère du gouvernement sans faire preuve de diplomatie.
