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Chez Hatier, la crainte d’un déménagement “générateur de risques”

Le groupe Hachette (Lagardère-Vivendi) a décidé de déplacer ses bureaux, entraînant ainsi le départ des employés et la libération de l’immeuble historique des éditions Hatier en juin prochain. Les membres de l’équipe de la maison d’édition éducative se préoccupent d’un projet géré à toute vitesse, négligeant les « réalités des professions de l’édition » et risquant une « détérioration marquée et notable des conditions de service », comme le souligne un rapport d’expertise.

Le 21 janvier dernier, une partie des 210 employés de la société Hatier, située au 8, rue d’Assas dans le sixième arrondissement de Paris, avaient cessé le travail pour exprimer leur désaccord avec le projet de relocalisation de leurs bureaux. Effectivement, Hachette Livre envisage de vendre le bâtiment historique de l’éditeur scolaire afin de déplacer les équipes à Vanves, dans les locaux du groupe. Ce projet de relocalisation, dévoilé au comité social et économique en octobre 2024, est censé se réaliser en juillet prochain. Ainsi, le calendrier est extrêmement serré pour le transfert intégral des employés vers des espaces de travail ouverts. Cette situation suscite l’inquiétude des délégués du personnel et des travailleurs, qui craignent « une détérioration notable et importante des conditions de travail ». La mobilisation a continué le jeudi 6 février, juste avant un CSE exceptionnel, et doit reprendre d’ici quelques jours seulement.

L’intersyndicale CFDT-SUD Culture Solidaires souligne que les préoccupations et demandes des employés, documentées dans un cahier de doléances remis à la direction de l’entreprise, ont été « confirmées » par une expertise commandée au cabinet Addhoc, agréé par le ministère du Travail. « Ce document se base sur les stratégies, les objectifs et le programme économique partagés par la direction, ainsi que sur des discussions menées avec les responsables de département », a confié à nos confrères du site d’actualités littéraires Actualitté une personne liée au dossier. Lors d’un Comité Social et Économique extraordinaire, le 6 février dans l’après-midi, un document a été présenté qui « confirme et renforce les revendications formulées par les employés », selon une représentante SUD Culture Solidaires.

Effectivement, le rapport de la société Addhoc conclut que, selon les plans actuellement envisagés par la direction du groupe Hachette Livre, le projet de déménagement « engendre des risques pour les employés de Hatier », comme nous l’a confié cette élue. En outre, l’expert aurait mis en évidence la différence entre le projet et les attentes des employés, en se basant sur une étude menée il y a quelques mois pour le précédent projet de déménagement — situé dans l’immeuble Viva à Malakoff. À cette période (la proposition de déménagement avait été faite fin 2023), le cabinet Addhoc a démontré, grâce à une participation de 93 % parmi les employés de Hatier, que ce projet suscitait 70% d’opinions négatives et 79% d’adversaires à la mise en place d’espaces de travail ouverts (open space). Néanmoins, cette transition vers l’immeuble Viva de Malakoff offrait une densité nettement inférieure à celle envisagée au siège de Vanves…« Après la présentation du rapport d’expertise lors du CSE extraordinaire, la direction des éditions Hatier a exprimé sa surprise de ne voir aucun aspect positif souligné », nous indique-t-on. « Selon l’expert, en comparaison avec les objectifs annoncés par le projet, les aspects positifs se résumaient à des éléments secondaires », tels que la présence d’un jardin et d’un auditorium.

Une des conclusions marquantes du rapport d’expertise concerne la structure du siège de Hachette Livre à Vanves, dont la conception permet d’accueillir jusqu’à 1000 personnes. Néanmoins, la direction envisage un total de 1107 postes, ce qui suggère que « le projet se base sur l’idée que tous les employés ne seront pas présents sur le site en même temps », observe l’intersyndicale. Cette option nécessitera une planification rigoureuse pour ne pas dépasser les limites de capacité. « Si un événement se tient au rez-de-chaussée, nous ne pourrons pas tous monter aux étages par la suite pour travailler », souligne-t-on. Par ailleurs, bien que l’aménagement des étages de l’immeuble soit prévu, l’infrastructure n’inclura pas davantage de sanitaires, tout en respectant les normes actuelles.

 

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