Qui est blogueur et qui ne l’est pas ?
Le blogueur est une élite. Les blogueurs sont les pionniers d’internet, ils sont les premiers qui ont écrit sur internet, sur Sky Rock, sur Sky, sur Yahoo… se sont les premiers rédacteurs d’internet. Aujourd’hui, nous sommes au Web 3.0, au web 1.0 il n y’avait pas la messagerie, ni les réseaux sociaux. Il n y’avait que les blogueurs. Les blogueurs sont à ce titre jaloux de leur appellation. Un blogueur tient un blog. Il a un journal intime en ligne qui est un site internet. Il existe le microblogging qui est essentiellement fait de messages courts sur certains média sociaux à l’instar de Twitter. Le blog en somme est un contenu médiatique, avec des genres éclectiques, diversifiés. Ce sont des chroniques journalistiques, l’actualité, la littérature… Le blogueur peut voguer dans tous ces genres et il n’est pas casé dans une ligne éditoriale, son travail n’est pas orienté par une rédaction. Le blogueur refuse d’être assimilé à tous ceux qui font du bruit sur internet, ce n’est pas cela le rôle du blogueur. Il peut avoir ses comptes et ses pages sur les réseaux sociaux, mais ce n’est pas cela qui le définie en tant que tel.
Qu’est-ce qui encadre la liberté du blogueur ?
Le blogueur est tenu par l’éthique et la déontologie qui encadre le travail du journaliste, qui est régie par la convention de Munich. Laquelle convention nous impose de ne pas diffamer, de ne pas insulter, de ne pas outrager, de ne pas publier des informations mensongères. Il y’a aussi la loi sur la cyber criminalité qui existe dans la plus part des pays au monde. Une fois que vous outre passé cette loi, vous êtes pénalement responsable. Les blogueurs comme du reste tous ceux qui utilisent internet sont passibles de peines pour les raisons sus-évoquées. Toutefois, depuis que je suis à la tête de l’association des blogueurs du Cameroun, il n y’a pas eu un seul procès contre un membre. Pas un seul n’a été convoqué par le conseil national de la communication. C’est dire que nous faisons attention à ce que nous écrivons. Nous offrons de manière permanente à nos membres des sessions de formation au cours desquelles on les outille sur ce qu’il faut faire et sur ce qu’il faut éviter de faire.
Quelle est la réelle influence des blogueurs camerounais ?
Le rôle d’un blogueur n’est pas d’être influent, maintenant, il existe dans certaine partie du monde la blog-influence c’est-à-dire une sorte de périmètre entre les deux (Blogueur et influenceur NDLR). Le problème du Cameroun c’est qu’on veut comparer les gens pour le plaisir de les comparer. Le blogueur ne revendique pas autre chose que d’être blogueur. L’influence a une métrique, l’influence se calcule. Pour parler d’influence il faut savoir combien de personnes ont été influencées. Ce n’est parce qu’une cause a eu de l’écho qu’on a influencé les gens. En Afrique, les influenceurs que je connais sont en Côte d’ivoire, au Nigéria, au Kenya, en Afrique du sud, en Ouganda au Rwanda et dans les pays du Maghreb. Il n y’en a pas au Cameroun, on a des agitateurs publics et des lanceurs d’alerte. Ils ne sont pas encore des influenceurs. Un exemple très simple, on a beaucoup de poubelles à Yaoundé et on attend Hysacam (entreprise chargé du ramassage des ordures ménagère dans les grandes villes du pays NDLR). Le jour où vos pseudo-influenceurs vont se lever pour dire que, comme Hysacam fait du chantage à l’Etat, on va trouver un nouveau système de drainage des ordures à Yaoundé et que les gens vont se lever de leurs ménages et suivre le mouvement, à ce moment on parlera d’influence. Si quelqu’un se lève et dit que moi j’utilise le gobelet alcalin et que le lendemain il y’a dix milles personnes qui achètent le gobelet alcalin là c’est de l’influence. Influence sur les produits, les comportements, la domestication des attitudes, mais ce n’est certainement pas des émotions.
Parlons du sommet des blogueurs camerounais. Comment sera-t-il articulé ?
Le sommet va s’étaler sur cinq jours et plusieurs activités sont prévues, notamment des créations artistiques, des formations en factchecking, le podcast par les équipes de RFI, le hatespeech par les équipes de l’Unesco, la création et l’animation des blogs par les experts de l’ABC, les Vlogueurs et WebTV vont rendre hommage à Marc-Vivien Foe, mort sur un stade de football il y’a vingt ans. Le sommet commence le jour où il est mort et nous aurons à cet effet une pensée pour son âme. Nous enregistrerons aussi une émission publique avec FRI sur le thème réseaux sociaux au Cameroun tous responsables des dérives. Les acteurs des réseaux sociaux qui auront été ciblés au préalable auront la possibilité de s’exprimer sur le sujet. Nous organiserons également les ABC Awards, cérémonie au cours de laquelle nous décernerons des récompenses aux blogueurs selon les catégories. Nous avons également deux journées thématiques. La journée des jeunes le mercredi et la journée des femmes le jeudi. Il y’a des activités propres aux blogueurs et des activités ouvertes au grand public. Un site internet offrant la possibilité au public de s’inscrire pour prendre part aux différentes activités va bientôt être dévoilé.
Qui peut prétendre aux formations offertes et à quelles conditions ?
Tout le monde peut y prétendre dans les limites des disponibles. Il faudra simplement remplir un formulaire téléchargeable sur le site internet qui sera bientôt dévoilé. Nous procéderons à l’arbitrage, où il y’a peu de place nous allons remplir et où il y’en trop on va circonscrire. Pour la création des blogs nous avons anticipé, certaines institutions universitaires nous ont envoyé des listes donc c’est déjà quasiment plein. Pour le factcheking et le podcast qui est le module le plus long, la formation va s’étendre sur trois jours et sera animée par trois experts qui viennent de RFI. Sur ce module, il y’a encore des places à prendre. Pour l’initiation des enfants, des élèves, des étudiants et des jeunes déplacés aux TIC, activité est financée par l’Unesco, c’est déjà quasiment plein aussi. Pour se donner la chance de participer, il faudra une fois les inscriptions ouverte en ligne, souscrire rapidement.
Est-il possible de participer à tous les modules de formations ?
L’idée n’est pas que tout le monde aille partout, d’ailleurs, il y’aura des modules qui seront concomitants. On ne peut pas être partout en même temps même si on le veut. Le plus important est d’acquérir une bonne formation dans un des modules disponible. Ce sont des formations certifiées donc il vaut mieux être sérieux et en sortir étant certain que l’on n’a parfaitement maitrisé le contenu de la formation que l’on aura préalablement choisie.