Les signes et rumeurs se multiplient depuis quelques jours sur une possible inculpation au pénal de Donald Trump par un grand jury — un panel de citoyens doté de larges pouvoirs d’enquête et chargé d’entériner une mise en examen — dans cette phase d’enquête menée par le procureur de Manhattan Alvin Bragg, un magistrat élu démocrate.
Evoquant une « fuite » du parquet des procureurs de l’Etat de New York, pour le district de Manhattan, l’ancien président américain a écrit en lettres majuscules : « Le candidat du parti républicain très loin devant (ses rivaux à la primaire, ndlr) et ancien président des Etats-Unis d’Amérique va être arrêté mardi de la semaine prochaine. Manifestez, reprenez notre nation ! »
Ce serait une première pour un ancien président américain.
Vendredi, l’un des avocats de Donald Trump, Joseph Tacopina, avait indiqué à des médias que son client se « rendrait » à la justice new-yorkaise s’il devait être inculpé.
Visé dans plusieurs affaires judiciaires, mais jamais encore inculpé, l’ancien président républicain (2017-2021) et candidat à la présidentielle de 2024, pourrait donc voir cette menace concrétisée devant la justice à New York, à cause d’un paiement en 2016 à une star du porno, Stormy Daniels, de son vrai nom Stephanie Clifford.
La semaine dernière, Michael Cohen, ancien avocat personnel de Donald Trump et devenu l’un de ses pires ennemis, a témoigné au moins à deux reprises devant le grand jury dans cette enquête liée à un accord de non-divulgation concernant Mme Clifford.
Les investigations des procureurs new-yorkais portent sur le versement en 2016 de 130.000 dollars par Michael Cohen à l’actrice pornographique pour acheter son silence sur une présumée relation qu’elle aurait eue avec Donald Trump.
Ancien fidèle du milliardaire républicain, Michael Cohen a déjà été condamné dans cette affaire.
Convaincu que l’élection de 2020 lui avait été « volée » par Joe Biden, Donald Trump avait déjà appelé ses partisans à se mobiliser en amont du 6 janvier 2021, attisant la crise politique qui a culminé avec l’assaut de ses soutiens contre le Capitole, où siège le Congrès.
Le 19 décembre 2020, l’ex-homme d’affaires avait appelé dans un tweet la foule à se rassembler dans la capitale américaine lors de la certification de la victoire de Joe Biden. « Grosse manifestation à Washington le 6 janvier. Soyez-y, ce sera fou », avait-il écrit sur Twitter, son mégaphone favori, avant d’en être banni.