600 millions de dollars. C’est à cette astronomique somme que sont évaluées les réclamations de la Writers Guild of America (WGA), le syndicat des scénaristes. Une demande justifiée par les profondes transformations créées par le streaming et des importants bénéfices engrangés. L’alliance des producteurs de cinéma et de télévision, à qui est formulée cette revendication, tarde à répondre. Ce qui alimente davantage la crise entre les deux corporations à quelques heures de la grève annoncée par les scénaristes d’Hollywood.
A l’origine de la discorde, le nombre minimum de scénaristes pour l’écriture d’épisode ainsi que l’usage de l’intelligence artificielle dans la rédaction des scénarios. Les deux thèmes d’une discussion entamée au mois de mars et à l’issue de laquelle aucun terrain d’entente n’aura été trouvé entre producteurs et scénaristes, les premiers étant accusés par les seconds d’engranger de gros bénéfices sans pourtant penser à revaloriser leurs salaires. «Sur les dix dernières années, le budget des séries pour le streaming a augmenté de 50%. Mais le salaire du scénariste-producteur, ajusté sur l’inflation, a lui diminué de 23%. Et dans le même temps, la part des scénaristes travaillant au salaire minimum syndical est passée de 33% à 50%. », explique Eric Haywood, membre de la WGA sur le site du syndicat.
Ce mouvement d’humeur ne va pas pour autant paralyser toute la machine du cinéma hollywoodien, rassurent les grévistes. « Beaucoup d’épisodes ont déjà été produits. Et ils vont donc être diffusés normalement. Les talk-shows du soir, en revanche, puisqu’ils sont écrits le jour-même, seront impactés immédiatement », annonce Gene Maddaus, reporter en service chez l’hebdomadaire Variety. Chez Netfflix, assurance a été donnée aux investisseurs de la disponibilité de nombreux stocks pouvant être servis aux abonnés aussi longtemps que durera cette grève qui devrait débuter cet après-midi à Los Angeles.