Didier Denguel
Des films du catalogue européen et ceux de celui de l’association camerounaise pour le Cinéma numérique Ambulant seront projetés pendant le festival, notamment le 24 mai dès 17h à Yaoundé et les 30 et 31 du même mois à Ebolowa respectivement au complexe sportif et à Mekalat esplanade chefferie toujours à 17 heures. La quasi-totalité des films qui seront projetés, sont des productions africaines de très haute facture, soutenues par l’Union européenne.
Des Master Class animées par un duo de réalisateurs camerounais, Cyrille Masso et Mbouobouo Mama seront également offertes à une cinquantaine de jeunes cinéastes camerounais. Elles porteront notamment sur le cinéma de fiction et sur le cinéma documentaire. Ces Master Class dont l’accès est absolument libre et gratuite offrent aux participants l’extraordinaire occasion de parfaire leurs connaissances en matière de cinéma.
Au cours du diner gala d’ouverture du festival qui s’est tenue hier au Centre Culturel Ubuntu de Yaoundé, le Chef de la mission diplomatique de l’Union européenne au Cameroun a rappelé la place importante de la culture dans la nouvelle dynamique de construction partenariale de l’Europe. Pour lui, la culture est un formidable médium pour échanger des messages pacifiques entre les peuples.
Vecteur important de brassage et d’échange le festival du film européen souhaite toucher une cible jeune et populaire. C’est fort de cette volonté que, la délégation de l’Union européenne a cru bon de confier l’organisation dudit festival à l’association camerounaise pour le Cinéma Numérique Ambulant qui propose des séances de projection hors les murs. Jean Marc Châtaigner soutient que la culture est : « l’antidote contre la conjuration des imbéciles. C’est l’éveil de la réflexion, l’éveil de la paix, l’éveil du dialogue, l’éveil de la discussion, l’éveil parfois de la confrontation, l’éveil de la pensée, de la conscience ». Le festival du film européen pourrait-on donc être tenté de conclure est un appel à l’éveil.
Pour maintenir les convives du gala d’ouverture en éveil, deux courts métrages ont été diffusés pendant cette soirée. Il s’agit du film de la jeune réalisatrice camerounaise Aissatou Njayou « Ngoungoure », premier prix du concours « 10 jours pour un film » organisé par l’Institut Goethe de Yaoundé en marche du festival écrans noirs 2023, et le film « l’envoyée de Dieu » de la réalisatrice nigérienne Amina Abdoulaye Mamani.
Le premier raconte l’histoire de Ngoungoure, 15ème reine de la dynastie Bamoun qui est restée sur le trône royal pendant 30 minutes, mais surtout qui s’est battue sans relâche pour reconquérir le trône royal sur lequel un usurpateur s’est installé après le décès de son père, le 14ème Roi de la dynastie, le Roi Mbouobouo. Le second relate l’histoire de la jeune Fatima 12 ans, arrêtée par les terroristes à tout hasard et qui après avoir été soumise à des rites funéraires pour accomplir l’œuvre de Dieu est chargée d’explosifs et déposée dans un marché pour se faire exploser et entrainer avec elle, la mort de centaines d’innocents, « les ennemis de Dieu ».
Ces deux films appel à l’éveil. Celui de pérenniser notre histoire ancestrale dans le premier film de la réalisatrice camerounaise Aissatou Njayou et celui de se lever pour dire non au terrorisme dans le monde et particulièrement dans le Sahara africain, dans le second film de la réalisatrice nigérienne Amina Abdoulaye Mamani.
La mission d’éveil des populations à travers le cinéma a indiqué la présidente de l’association camerounaise pour le Cinéma Numérique Ambulant Stéphanie Dongmo ne s’arrêtera pas après le festival. L’association qu’elle dirige va poursuivre ses missions, notamment celle de rapprocher le cinéma des couches de la population les plus modestes, à travers notamment les séances de projection des films hors les murs.
