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Festival du livre africain de Marrakech: Rêver d’Afrique entre les lignes

Une cinquantaine d’écrivains et d’artistes étaient présents au Maroc pour ausculter la littérature africaine.

« Le miracle de la conception de ce projet s’est largement poursuivi avec l’attente du public et la qualité des échanges et des débats avec les écrivains ». C’est en ces termes que Younes Ajjarai, l’un des organisateurs du Festival du livre africain de Marrakech,  commentent les quatre jours de brainstorming sur la littérature africaine. Des échanges qui ont lieu au Centre culturel Les Étoiles de Jamaâ El Fna et auxquels ont pris part les plumes les plus en vue du continent et en dehors. A cette première édition, ouverte le  février 2023, se sont rendus JMG Le Clezio, Lilian Thuram, Sami Tchak, Rodney Saint-Éloi, Ken Bugul, Ananda Devi, Blaise Ndala, Abdhourham Waberi, Fouad Laroui, Fawzla Zaroui et tant d’autres praticiens des arts littéraires qui ont activement participés aux débats, discussions et conférences portant notamment sur le racisme, la décolonisation, la question identitaire, l’écologie, etc.

Parmi les interventions les plus remarquées, celle du Prix Nobel de littérature Jean Marie Gustave Le Clézio. Le franco-mauricien a prononcé un discours inaugural à travers lequel s’est exprimé « un hommage rendu à l’identité africaine, à la grandeur et à l’ancienneté de la littérature africaine à travers toutes ses voix et ses héritages, une rencontre nécessaire entre les hommes et les femmes du continent, que seule peut la littérature en traversant les frontières ». Des félicitations qu’il adresse à ce festival et qui ont unanimement été perçu comme un manifeste destiné au continent.

La spécificité de ce festival, aux dires des organisateurs Fatimata Wane, Younes Ajjarai, Hanane Essaidy et Mahi Binebine, est due au constat selon lequel « rares étaient les événements littéraires organisés sur le continent avec une dimension internationale et panafricaine et de la nécessité de réconcilier des territoires divisés par les frontières du Sahara et l’histoire coloniale ». Un crédo qui a ouvert la porte à la nouvelle génération d’auteurs, porte-étendards d’une vision du monde en accord avec l’époque actuelle et présents lors des échanges. La multiculturalité des réflexions et la diversité des points de vue n’ont aucunement troublé la sérénité des débats. Un motif de satisfaction chez la journaliste Fatimata Wane, réjouie d’avoir découvert « une symbiose dans la culture africaine » par le truchement de laquelle « il est possible de miser sur l’excellence de celle-ci qui donne au plus grand nombre ».

 

 

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