Comme à l’accoutumé à la veille des fêtes de fin d’année, la Communauté urbaine de Yaoundé (Ydé), ne déroge pas à la règle d’enjoliver la ville avec des ornements de toutes sortes pour terminer l’année en couleur. D’un rond-point à un autre, Yaoundé la nuit tombée, laisse sans voix les amoureux du beau. Des guirlandes et autres décorations égayent la capitale politique. « En terme de décoration, Yaoundé n’a pas d’égal ; c’est la raison pour laquelle j’aime venir passer mes fêtes ici contrairement aux autres villes afin d’admirer le paysage, et garder le maximum de souvenirs. Cependant contrairement à l’époque de Tsimi Evouna, la décoration aujourd’hui n’est plus aussi top qu’avant ; en plus de cela, ils les ont installés tard contrairement aux années précédentes. Mais c’est mieux que rien », s’exprime d’un ton nostalgique Xavier Olinga, un vacancier.
Que l’on soit au rond-point Nlongkak, à l’hôtel de ville en passant par Warda, monument de la Réunification, poste centrale, carrefour Mvog-Mbi, ou encore au monument Patriote, le constat est le même : le centre ville et autres lieux stratégiques brillent et vibrent au rythme des fêtes de fin d’année. Mais peut-on parler d’embellissement juste de forme quand le fond laisse à desirer ? « Je suis dépassé par le pays ci ! Mieux on nous construit des routes. Il y a quoi qu’on dépense des millions voire des milliards pour des choses qui ne nous servent même pas ? Leur business de chaque fin d’année là, nous on connaît ça. Mangez mais faites même semblant d’arranger les routes pour voiler nos yeux », s’écrie un habitant de la ville.
Comme lui, d’autres camerounais déplorent cet état de chose. Des taximen en particulier. En effet, nombre d’entre eux estiment que décorer la ville c’est bien mais donner une fière allure aux routes puis le faire après c’est encore mieux. « Quand on décide de faire quelque chose, il faut bien le faire que de réaliser des choses à moitié. On ne refuse pas qu’il faut embellir la ville, mais à quoi ça nous sert quand nos véhicules sont endommagés du fait de l’état de nos routes. Le maire et tous ceux qui sont en charge de Yaoundé doivent vraiment bien réflechir et se mettre au travail », s’exclame un taximan.
Pour rappel, au moins 60% des voies de communication de la capitale sont dans un état de délabrement avancé. Ce qui a suscité un intérêt particulier du premier ministre qui a d’ailleurs convoqué une réunion de crise le 28 octobre dernier et prescrit des travaux d’urgence pour réhabiliter les routes les plus défectueuses. Si dans certains quartiers les travaux sont perceptibles voire terminés, ailleurs, rien n’est encore véritablement engagé.
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