Depuis plusieurs mois, les maisons d’édition se disputeraient férocement pour acquérir les droits. D’après La Lettre, le nombre de candidats restants se limitait à trois : Flammarion (Madrigall), Michel Lafon et Robert Laffont (Editis). Selon Le Parisien, la maison d’édition Flammarion serait en tête de liste pour accueillir Gisèle Pélicot. « Aucun contrat n’est encore conclu, nous sommes en pourparlers et nous serions bien sûr enchantés de publier Gisèle Pélicot », a déclaré prudemment sa directrice, Sophie de Closets.
Un concurrent aurait proposé 1,2 million d’euros, offre rejetée par la famille. En fin de compte, c’est une approche plus humaine et littéraire qui a probablement séduit Gisèle Pélicot : Flammarion lui offre l’appui de la journaliste Judith Perrignon pour l’aider à rédiger son témoignage. En plus, divers livres sont en cours d’écriture afin d’examiner ce procès historique sous diverses perspectives. L’un d’eux, intitulé Procès de Mazan, la déflagration et rédigé par Cynthia Illouz (L’Observatoire), est déjà publié. Manon Garcia, Mathilde Levesque, Élise Costa et Anna Margueritat présenteront chacune leur interprétation des défis et des violences systémiques jusqu’à la voix de la justice.
Pendant plusieurs semaines, Gisèle Pélicot, qui a été violée sous soumission chimique, a dû faire face à ses agresseurs lors d’un procès marquant qui a attiré l’attention des médias internationaux : The New York Times, The Guardian, El Mundo, Der Spiegel, The Times… Un cas qui a profondément affecté une portion de la France et du monde entier. Le courage de Gisèle Pélicot a amplifié l’impact de cette affaire. En optant pour la transparence de son procès et en prenant publiquement position, elle représente la lutte contre l’injustice et suscite un mouvement plus vaste en faveur des droits des femmes.
Dominique Pélicot a écopé de la peine maximale de 20 ans de réclusion, pendant que les autres 50 prévenus ont reçu des sanctions moins sévères. Dix-sept ont interjeté appel. Un deuxième procès est programmé pour la fin de 2025. Caroline Darian, la fille de Dominique Darian, qui a elle-même été touchée par les actes de Dominique Pélicot, a déjà produit un documentaire explorant son propre vécu et celui d’autres rescapées. Soumission chimique : pour que la honte change de camp, diffusé sur France TV, couvre une portion du procès et intègre le témoignage de la députée Sandrine Josso, qui avait porté plainte en 2023 contre le sénateur Joël Guerriau.
Caroline Darian a aussi écrit un ouvrage sur ce sujet : Et j’ai cessé de t’appeler Papa, publié en avril 2022 aux éditions JC Lattès et traduit en plusieurs langues. En France, plus de 40 000 copies, tous formats confondus, ont été vendues avant sa sortie en édition de poche chez HarperCollins en avril 2023. Selon l’ANSM, un documentaire qualifié d’« utilité publique » indique que les signalements de soumission chimique suspecte ont connu une hausse de 69 % en l’espace d’une année, s’élevant à 1229 cas en 2022.