Sous la présidence de Chloé Perrot, représentante de la Guilde des Plumes, le jury varié s’est rassemblé. Il est composé de différents membres notables tels que l’actrice Isild Le Besco, l’avocat William Bourdon, le chef pâtissier-boulanger Benoît Castel, le doyen de l’ISTEC Éric Le Deley, l’urbaniste Carlos Moreno, la plasticienne ORLAN et l’académicien Michel Zink. Suite à des discussions et trois tours de vote, le jury a couronné Delphine Minoui et son livre Badjens (Seuil) comme lauréate de cette première édition.
En plein cœur de la révolte « Femme, Vie, Liberté », une iranienne de 16 ans se hisse sur une benne à ordures, déterminée à mettre son hijab en feu devant une foule en délire. Alors que les encouragements atténuent progressivement sa crainte, son passé refait surface par flash-back : une naissance non désirée, un père dominateur, un téléphone plein de chansons engagées, ses relations amicales, ses premiers sentiments amoureux et ce corps cherchant à se libérer. Autant de fragments d’une existence soumise à un code vestimentaire symbolisé par ce hijab, qu’elle aspire à délaisser afin de conquérir enfin sa liberté et dont il est question dans ce livre primé.
En choisissant ainsi, le jury a voulu mettre en avant une œuvre engagée et chargée d’humanisme, des principes qui se trouvent au centre des buts du Grand Prix Littéraire. Toutefois, l’annonce du résultat a été soumise à une condition spéciale : la récompense de 5000 €, destinée à honorer l’auteur gagnant, était conditionnée par la présence de l’auteur ou de son représentant lors de l’annonce. Sans la présence de Delphine Minoui ni d’un délégué de son éditeur, l’attribution devait au départ être différée afin de contribuer à celle du prochain événement, augmentant ainsi la récompense à 10 000 €. Dans un acte exceptionnel et tenant compte du fait qu’il s’agit de la première édition du GPL, l’équipe en charge du prix a décidé de modifier cette règle en attribuant 2500 €, soit 50% de la récompense, à Delphine Minoui. L’autre partie viendra compléter le financement de la seconde édition, qui atteindra 7500 €.