in ,

Grande Bretagne/IA : 13 500 auteurs réclament transparence et rémunération

Il n’est plus question de déterminer si l’intelligence artificielle est appropriée dans le domaine de l’édition, mais plutôt de savoir comment l’intégrer. Le domaine de l’éthique, de la rémunération, de la transparence et de la communication demeure un sujet délicat, avec de nombreuses questions en suspens. Ce mardi 3 décembre, l’Authors’ Licensing and Collecting Society (ALCS) a établi un bilan en interrogeant près de 13.500 auteurs et autrices.

Un contexte confus. À l’issue de sa présentation au Parlement britannique, l’ALCS a conclu que le rapport était basé sur les réponses de plus de 13.500 auteurs sur l’intelligence artificielle. Les données soulignées mettent en évidence une préoccupation générale des auteurs concernant l’utilisation de leurs textes pour entraîner les modèles d’IA générants. Une grande majorité d’écrivains et d’autrices demandent une plus grande transparence de la part des maisons d’édition : actuellement, 77 % d’entre eux ne sont pas conscients de l’utilisation déjà faite de leurs œuvres contre leur volonté. Cependant, 91 % des écrivains souhaitent être consultés avant d’utiliser leurs œuvres. Les maisons ont largement négligé cette attente, car parmi les 1046 personnes conscientes que leurs travaux ont été utilisés comme entraînement à l’IA, seulement 7 % ont accepté, soit à peine… 73 personnes.

Ces inquiétudes posent une question considérée comme cruciale : comment payer les écrivains et les écrivaines? Et à quel niveau? Parce que, comme on le sait, ces partenariats peuvent être bénéfiques et permettent de créer un nouveau modèle économique. En août 2024, The Bookseller rapportait, par exemple, que l’éditeur américain John Wiley & Sons, spécialisé dans les revues scientifiques, avait signé un contrat de 44 millions de dollars avec des sociétés technologiques anonymes. Si la part versée aux auteurs n’a pas été communiquée – certains prétendent n’avoir rien reçu – d’autres ont établi des conditions de rémunération. Par exemple, HarperCollins a offert aux auteurs acceptant l’exploitation de leurs textes une somme fixe et non discutable de 2500 dollars pour une période de trois ans.

S’il est difficile de déterminer la taille de la rétribution, elle répond néanmoins à la demande des principaux concernés : 96 % des écrivains demandent une rémunération en cas d’utilisation de leurs œuvres, même en l’absence de crédit. Afin de garantir une répartition équitable des bénéfices, 81 % des personnes interrogées sont favorables à l’idée d’une licence collective gérée par l’ALCS. Un aspect reste néanmoins paradoxal. L’intelligence artificielle a déjà été utilisée par 1269 auteurs interrogés dans le cadre de leur travail d’écriture. Parmi eux, 70 % l’utilisent pour mener des études ou organiser leurs idées. Plus de la moitié l’incluent dans des tâches administratives, comme la gestion de la correspondance ou la rédaction de résumés. Et 12 % produisent eux-mêmes du contenu, que ce soit des paragraphes, des idées ou des structures narratives.

Il est important de se rappeler que l’intelligence artificielle utilise des bases de données textuelles, en partie alimentées par les œuvres d’autres auteurs, parfois utilisées sans leur autorisation. Cependant, plus ces bases de données sont abondantes et significatives, plus les modèles d’IA sont efficaces. C’est pourquoi elles reçoivent chaque jour de nouvelles parutions, dont une partie est issue de maisons d’édition telles que HarperCollins ou John Wiley & Sons, ou encore de grands médias tels que Le Monde et le New York Times. En proposant la vente de leurs archives, ils profitent non seulement d’une nouvelle source de revenus, mais renforcent également l’efficacité des modèles d’intelligence artificielle, ce qui accroît l’efficacité de leur outil interne.

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Musique: bonnes nouvelles pour les fans de Céline Dion dès 2025

Suite à une arnaque, l’autobiographie du Pape François fuite sur internet