Le top 5 des meilleurs artistes de jazz africains
L’histoire du Jazz africain est aussi vieille que l’origine de cette musique elle-même. A partir de 1920, on retrouve déjà des orchestres de Dixieland ou de ragtime en Afrique du Sud. C’est le cas par exemple des Dark Town Strutters ou le Big Four of Johannesburg. Au même moment, le Jazz Kings of Accra voit le jour au Ghana. Faire un classement des cinq meilleurs artistes de Jazz en Afrique n’est donc pas un exercice facile pour Ruben Binam. Le pianiste ne fait aucun mystère sur les critères qui guident son choix. « Je m’appuierai sur les critères liées à l’originalité de la proposition artistique, le niveau de performance sur leur instrument, le niveau de l’orchestration et la personnalité de l’artiste. » Fort de ces critère, il place dans son top cinq : « Hugh Masekela, Manu Dibango, Abdullah Ibrahim, Ray Lema, Richard Bona ex aequo avec Jonathan Butler…». Le Maestro reconnait cependant que nombreux autres artistes mériteraient eux aussi de faire partie de cette liste. Dans ce classement, deux artistes camerounais sont présents. C’est dire la place prépondérante que le pays des lions indomptables occupe dans ce genre musical.
Le Cameroun, une terre de jazzmen
Ruben Binam cache à peine son embarras lorsqu’il s’agit de citer les cinq meilleurs artistes de jazz camerounais. Dieu sait qu’ils sont nombreux et pétries de talent. « Le Cameroun est un vivier très riche, la liste en serait très longue. C’est pourquoi je me propose de le faire en énumérant certains créateurs dont l’œuvre « fixée » et enregistrée, impose dans ce domaine très spécifique, du respect et une relative crédibilité. » Son choix non exhaustif ira donc en faveur de: « Etienne Mbappe, Jay Lou Ava, Vincent nguini, Justin Bowen, André Manga… » Le virtuose formule en outre le vœux « de la création d’un pôle « icônes et pionniers du jazz camerounais », au titre desquels je citerais : Francis Kingue, Adala Gildo, Ted Mekoulou, Steve Ndzana …» qui ont posé les jalons au Cameroun, de ce style musical très exigeant en termes de composition artistique.
Les classiques africains du Jazz
« Le jazz étant en Afrique dans un environnement très disparate et éclectique, les styles ici s’entremêlent et s’enrichissent mutuellement. » Cette spécificité africaine complexifie l’exercice de classification des cinq titres qui représentent la meilleure offre jazzy en Afrique. L’auteur prend dès garde en précisant que les choix qu’il opère en la matière sont purement subjectifs. « Je me contenterai de vous faire partager mon choix en termes de sélection des titres parmi les plus parlants du point de vue de l’offre jazz en Afrique.» Son choix ira donc sur : « Fela Kuti Water no get enemy de Fela Kuti, Soul makossa de Manu Dibango, The Wedding de Abdullah Ibrahim, Stimela de Hugh Masekela et The Story of a miracle de Richard Bona »
En somme, Ruben Binam rappelle à toute fin utile, « Le partage qu’il m’a été donné de faire ici est assez restrictif car, le jazz en Afrique est un meuble à plusieurs tiroirs. Les acteurs et les propositions s’imbriquent et s’enrichissent mutuellement. Les styles s’épousent et s’harmonisent pour la plus grande joie des auditeurs. L’Afrique est riche de son expression artistique aussi bien du point de vue du jazz que de nombreuses autres esthétiques. De nombreux acteurs n’ont pas été cités du fait de la spécificité des réponses qui nous étaient demandées. » Ruben Binam est lui aussi un meuble important qui contribue de manière significative à la promotion des œuvres artistiques et musicales africaines. Bonne fête du Jazz par anticipation.