Au cœur de ce spectacle, une pièce-opéra baptisée « Records » (qui signifie aussi « archives » en anglais) mêlant passé et imagerie futuriste. « L’Antiquité avait fondé les Jeux olympiques, ils ont disparu et puis ils ont été refondés. Donc on a imaginé un spectacle dans lequel les Jeux olympiques avaient à nouveau disparu et que quelqu’un les refondait, dans un avenir plutôt lointain« , a indiqué Thomas Joly.
« On a voulu prendre de la hauteur, jusqu’à l’espace« , a complété le scénariste Damien Gabriac, avec « l’histoire d’un voyageur interstellaire qui arrive au stade et qui va découvrir les vestiges des Jeux olympiques. Il va les réanimer, comme Pierre de Coubertin qui, à la fin du XIXe siècle, avait voulu réanimer les Jeux Olympiques antiques« . Ce personnage, « le Golden Voyageur« , tout d’or et de lumière vêtu par le jeune créateur suisse Kevin Germanier, sera interprété par le breakdancer français Arthur Cadre.
Plus d’une centaine de performeurs, acrobates, danseurs, circassiens et… pompiers transformeront le stade en une gigantesque salle de spectacle à la scène de 2.800 m². Une partie du show prendra place dans les airs, avec de très nombreux passages « sans filets de sécurité à une hauteur conséquente« , a indiqué le chorégraphe Kevin Vivès.
Les costumes, entièrement réalisés en upcycling par Kevin Germanier (sauf les tenues des vedettes habillées par le sponsor Dior), seront dans la palette dorée, noire et strass.
L’orchestre symphonique Divertimento sera chargé, avec les enfants de la maîtrise de Fontainebleau, d’accompagner le spectacle, qui se terminera par « un moment de musique festif, avec notamment deux groupes, Air et Phoenix, rejoints par d’autres artistes« , a confirmé Thomas Jolly depuis les hangars de Saint-Denis, où les derniers préparatifs ont lieu.
Les deux groupes Air et Phoenix, légendes de la musique électronique française, sont mondialement connus. Le quatuor versaillais de Phoenix est apprécié aux États-Unis pour sa musique en anglais, nerveuse et aux accents électroniques. Ils ont notamment joué au Madison Square Garden de New York en 2010 avec le duo Daft Punk, séparé depuis et grand absent de ces JO parisiens.
Air, autre groupe de la « French Touch » également versaillais d’origine, a été propulsé en 1998 par l’album « Playground Love« , bande originale du film « The Virgin Suicides » de Sofia Coppola. Les deux groupes ont d’ailleurs joué en juillet ensemble sur le toit de l’aéroport Charles de Gaulle, pour ses 50 ans.
Si le directeur artistique n’a pas révélé d’autres noms, Thomas Jolly a promis un beau casting. De ce côté-là, la cérémonie de clôture, comme celle d’ouverture, alimente son lot de rumeurs. Citée par des médias américains, la présence de l’acteur américain Tom Cruise n’a pas été confirmée par Étienne Thobois, le directeur général du Comité d’organisation, invité de franceinfo le mercredi 7 Aout 2024 dernier.
Les noms du rappeur Snoop Dogg, consultant pour la chaîne américaine NBC et incontournable dans les tribunes de ces JO, ainsi que ceux du groupe de rock Red Hot Chili Peppers et de la chanteuse Billie Eilish ont aussi été évoqués. Et certains rêvent encore d’une prestation de Beyoncé, fervente supportrice de la team USA sur ses réseaux.
Viendront ensuite des discours et le passage de relais à Los Angeles, la ville-hôte des prochains Jeux d’été en 2028, avec « un hymne qui relie la France et les États-Unis« , selon le metteur en scène. Autre temps fort, l’extinction de la vasque et de la flamme olympiques.
A cet effet, l’acteur de 61 ans Tom Cruise, aurait été aperçu à plusieurs endroits, du côté du métro Saint-Georges, près du Pont Bir-Hakeim ou bien sur l’avenue Carnot, à quelques mètres de l’ Arc de Triomphe juché sur une moto à pleine vitesse en plein tournage non pas pour « Mission Impossible » mais pour créer une séquence qui servira pour le passage de Paris 2024 à Los Angeles 2028.
Plus brève que la cérémonie d’ouverture, la cérémonie de clôture se terminera par un « final émouvant« vers 23h30 (heure française), a indiqué Thomas Jolly, sans en dévoiler davantage.
Bien que la cérémonie d’ouverture ait conquis la plupart des commentateurs, elle a aussi suscité les critiques d’autorités religieuses et de responsables politiques conservateurs et d’extrême droite, de l’Américain Donald Trump au Turc Recep Tayyip Erdogan, qui l’ont jugé offensante pour la religion chrétienne ou immorale.
Thomas Jolly, comme plusieurs des artistes impliqués, ont été victimes de violentes campagnes de cyberharcèlement, sur lesquelles la justice enquête. Ils sont depuis placés sous protection sécuritaire.
En dépit de ces réactions, « nous avons continué comme nous l’avions imaginé cette cérémonie qui est de toute façon conçue depuis bien longtemps. Il n’y avait aucune raison de transformer ce que nous avions envie de créer depuis le début. Le spectacle est celui qui devait être« , a déclaré le metteur en scène. « Absolument toutes nos libertés (créatives) ont été préservées car ce pays est celui de la liberté de création« , a-t-il ajouté.
30.000 policiers et gendarmes seront mobilisés dans Paris et sa petite couronne, dont 2.000 policiers et gendarmes pour le Stade de France.