in ,

L’Algérie a-t-elle enfermé Boualem Sansal ?

Cinq jours après l’absence de l’écrivain, ses proches ont fait part de l’information selon laquelle Boualem Sansal aurait été appréhendé par les autorités en Algérie. Arrivé le 16 novembre dernier à Alger, il serait l’objet de poursuites pour ses nombreuses critiques du régime, dont ses livres, interdits dans son pays natal.

Les proches de Boualem Sansal, un écrivain franco-algérien âgé de 75 ans, ont été les premiers à exprimer leurs préoccupations dans l’hebdomadaire Marianne. Son ouvrage 2084 : la fin du monde (Gallimard) avait été récompensé par le Grand prix du roman de l’Académie française en 2015, et l’auteur, qui a obtenu la nationalité française cette année, est devenu une véritable personnalité médiatique. D’après le journal, qui fait référence à des proches de l’écrivain, il « a été appréhendé par la police et incarcéré par le régime ». Selon Le Figaro, qui a rapidement exprimé de « vives préoccupations », l’ambassade et le consulat de France à Alger ont été envoyés à la recherche d’explications concernant la situation de l’écrivain.

Très critique de l’islam, Boualem Sansal n’hésite pas non plus à exprimer ses critiques envers le gouvernement algérien, ce qui pourrait entraîner une éventuelle arrestation. L’auteur examine l’histoire de l’Algérie, ses changements et son interaction avec la religion, dans un pays où la liberté d’expression demeure soumise à la volonté du gouvernement. Le Serment des barbares, son premier roman, relate donc les années de la guerre civile algérienne, de 1992 à 2002, une période que la loi nationale interdit aujourd’hui d’évoquer, sous prétexte d’une réconciliation de la population.

Ces doutes concernant la situation de Boualem Sansal font partie d’une controverse qui a commencé il y a quelques jours concernant Houris, le roman de Kamel Daoud qui a remporté le Prix Goncourt 2024. L’auteur de cet ouvrage, qui fait également référence à la guerre civile en Algérie, est accusé d’avoir utilisé l’histoire d’une Algérienne, Saâda Arbane, sans son accord. Au mois d’août dernier, quelques jours après la publication du roman, deux plaintes ont été déposées en Algérie contre Kamel Daoud et son épouse, Aicha Dehdouh.

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ecole supérieure de journalisme de Paris: A l’ère de Vincent Bolloré

Dr Vera Songwe, nouvelle conseillère économique du Président Cyril Rampahosa