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L’après-Biya en proses

Le journaliste et écrivain Timothée Ekodo Ekodo décrypte la succession au sommet de l’Etat sous le prisme d’un profil qui fait tant parler au Cameroun : Franck Emmanuel Biya.

Les pronostics sur les lendemains du Cameroun après le départ de Paul Biya, son président depuis quarante ans, ne se font plus que sur les antennes de radiodiffusion et les plateaux de télévision. La littérature est d’ailleurs le moyen de communication que Timothée Ekodo Ekodo affectionne le plus et son intérêt pour l’après-Biya s’est exprimé dans Franck Biya, le prodige de l’émergence et des nouveaux défis du Cameroun (Ifrikiya, 2022), un essai de 187 pages à travers lesquelles s’étalent les mérites d’une candidature du fils ainé de l’actuel chef de l’Etat camerounais à la présidentielle de 2025. Timothée Ekodo Ekodo débute son argumentation en parlant des « velléités du destin » auxquelles Franck Emmanuel Biya (FEB) n’échappera pas, condamné qu’il est à hériter d’un sceptre que la nation camerounaise, dans un chorus d’unanimité, lui confiera au matin de ce Cameroun nouveau dont il présidera aux destinées. Fils de président, FEB est né et a grandi sous les dorures du pouvoir, laissant trainer une oreille indiscrète dans les couloirs du palais et captant du regard le bal des soupirants qui arpentent la colline d’Etoudi et rivalisent d’hypocrisies et de crocs-en-jambe devant un prince dont les faveurs doivent s’acquérir à n’importe quel prix. FEB, en est convaincu Timothée Ekodo, a en sa possession la fiche signalétique de tous les corrompus de la République et dispose de la solution qu’il faut pour les éloigner du corpus social. Ses attributions de conseiller spécial du président de la République, son père, en font aussi un connaisseur du Cameroun de l’intérieur autant que celui de l’étranger.

Ce livre de Timothée Ekodo Ekodo, où est gravée également une analyse des grandes préoccupations du Cameroun d’aujourd’hui, ne fait pas que dans un prosélytisme sans vergogne. Journaliste et conseiller municipal dans la commune d’Elig-Mfomo (Département de la Lékié, région du Centre), l’auteur de cet essai est également un scrutateur de la scène sociopolitique nationale, qui ne manque d’ailleurs pas de tirer quelques fois dans son camp, le parti au pouvoir. Parmi les défis qui doivent être relevés par FEB, la corruption dont la gravité est entretenue, d’après Timothée Ekodo Ekodo, par les caciques du pouvoir ; la lutte contre le népotisme, le clanisme, le tribalisme et toutes les autres formes d’exclusion dont sont victimes tant de Camerounais dans leur pays. C’est aussi un historien des relations internationales qui s’exprime sur la vigilance par laquelle devra se distinguer FEB dans ses rapports avec les puissances étrangères, coupables des décapitations politiques qui se passent dans ben de pays africains où les consciences s’extirpent de toutes ces décennies de latence et d’endormissement mental.

Acceptera-il la perche que le peuple, prétend Timothée Ekodo Ekodo, lui tend ? En attendant qu’il se prononce publiquement sur la question, Timothée Ekodo Ekodo rend également un hommage aux « Franckistes », ces hommes et femmes qui alimentent au sein de l’opinion publique l’’idée d’une présomptive candidature de FEB à la prochaine élection présidentielle.

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