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Le 15e roman en français du Japonais Haruki Murakami paraît ce 2 janvier

La traduction en français de « La Cité aux murs incertains », le quinzième roman de Haruki Murakami, le plus lu des écrivains japonais dans monde, a demandé plus d’un an et demi de travail.

La Cité aux murs incertains, qui a été publié en japonais en avril 2023 et ce 2 janvier 2025, a été traduit par Hélène Morita pour les Éditions Belfond. En 1990, elle a remporté le Prix Shibusawa-Claudel pour sa traduction de « Train de nuit dans la Voie lactée » de Kenji Miyazawa. Elle a également traduit une dizaine d’ouvrages de Murakami, ainsi que des œuvres de Kawabata, Sôseki…« J’ai passé plus d’un an et demi à y travailler, en particulier en collaboration avec une amie japonaise qui réside en France, ce qui n’est pas toujours mon cas. Pour les romans les plus longs, il est avantageux d’avoir quelqu’un avec qui échanger des idées.  C’est un peu comme une montagne « , affirme-t-elle en évoquant son projet sur La Cité aux murs incertains.

Haruki Murakami, âgé de 75 ans, ne communique pas avec ses traducteurs, sauf aux États-Unis, où il a vécu pendant longtemps. Hélène Morita n’a jamais eu l’occasion de le rencontrer et n’a jamais eu d’adresse, ni e-mail, ni adresse postale, pour en parler. L’homme, dessinateur, novelliste, traducteur (John Irving, Raymond Carver, JD Salinger, Francis Scott Fritzgerald…) et essayiste, après une entrée sur la scène littéraire aux succès médiocres, est devenu un phénomène de l’édition, traduit dans plus de cinquante langues et récompensé par de nombreux prix. Il est souvent nommé pour le prix Nobel de littérature depuis près de vingt ans. Un privilège qu’il affirme ne pas chercher. « Il se protège », préjuge-t-elle. « D’une part, c’est regrettable car il y a des interrogations qui ne seront pas résolues, d’autre part, on ressent une certaine liberté. Je suis convaincue qu’il ne me reprochera jamais mes décisions! « 

La Cité aux murs incertains (en français, 550 pages) est l’un des romans de Murakami les moins bien reçus par la critique internationale. Dans sa recension de fin novembre, The Guardian a découvert un petit péché de l’écrivain : raconter deux fois la même scène. Selon le New York Times, le nouveau roman de Haruki Murakami ne semble pas être si nouveau. Dans la postface, le romancier explique que le titre et le thème étaient initialement ceux d’une nouvelle publiée en 1980, aujourd’hui inédite, et qui, selon lui, « n’avait pas obtenu le succès qu’elle méritait ». Il l’a initialement élaborée en 150 pages. Ensuite, constatant que son intrigue était inachevée, il a ajouté des deuxièmes et troisièmes parties. Celles-ci ont été les plus difficiles pour la traductrice. « Il existe des moments incroyables qui nous mènent sans prévenir du réel à l’imaginaire, explique-t-elle. Cela peut causer de la confusion chez le lecteur. Cela s’applique au traducteur. Où sommes-nous? Et qui est en train de parler? Le roman présente une alternance constante entre le passé et le présent, ce qui est plus facile à traduire en japonais. Cela pose problème en français. J’ai tenté de maintenir cette rotation en le lissant de temps en temps ».

Hélène Morita traduit également des classiques du XXe siècle, tels que son poète préféré Kenji Miyazawa, ou les romanciers Yasunari Kawabata (prix Nobel 1968, dont les textes utilisant l’art de la suggestion évoquent l’impermanence, la beauté ou la solitude) et Natsume Soseki. En 2010, elle évoque Murakami et se rappelle avoir été déconcertée au premier abord par son style. « Sa langue m’a paru un peu étrange. Je me suis dit, tiens, ça ressemble à une traduction du japonais d’une langue étrangère! Et j’ai réalisé que ses premiers essais de fiction, rédigés en japonais classique, ne lui étaient pas agréables, ce qui a conduit à leur traduction en anglais, puis à leur retraduction. » Un usage que l’auteur a abandonné. « Je crois qu’à mesure qu’il écrit, il s’immerge davantage dans l’esthétique japonaise, sans revenir à l’esthétique d’un Kawabata ». Et, probablement, il donne plus d’importance à la mélancolie, moins au mal-être actuel.

 

 

 

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