« Nous assistons depuis un certain temps au délitement moral de la société camerounaise. La jeunesse est en proie aux réseaux sociaux et à ses avatars les plus avilissants. Tout se passait jusque là comme si l’État n’y voyait pas une priorité pour stopper la saignée. La mesure des pouvoirs publics prise contre la diffusion du film Barbie dans notre pays est salutaire. Par cette réaction, le Gouvernement par la DCPA du MINAC réaffirme qu’il reste le vrai maître du jeu. Et le cinéma, pour ludique qu’il est, ne doit pas être lieu de la distillation de manière insidieuse, voire subliminale de la pollution audiovisuelle. Ce film qui nous invite dans un monde de poupées du même nom constitue un énième croc-en-jambe à la jeunesse camerounaise qui a déjà maille à partir avec l’exacerbation de la déviance dans la toile. Nous militons pour le cinéma qui est un art noble, et donc qui doit servir à véhiculer des valeurs universelles toutes aussi nobles comme la protection de frange la plus vulnérable de la population qu’est la jeunesse, le respect des cultures et le droit à la préservation de notre identité propre. Le cinéma accompagne désormais nos sociétés au quotidien. Il doit nécessairement continuer à être un loisir sain, c’est pourquoi tout dévoiement doit être réprimé. Il y va de la survie de notre civilisation »
Dr SANAMA Aristide
Enseignant de cinéma, chercheur.
« In my humble opinion I think banning broadcast of the movie BARBIE in the Cameroonian territory is very laudable and welcoming because of our culture and beliefs.
The DCPA did the right thing at the right. We can’t continue to pamper Western egos at the detriment of our own values »
Billybob Ndive
Cinéaste, producteur
« Ce film a été interdit en Algérie donc si le Directeur de la cinématographie et des productions audiovisuelles prend également la décision de l’interdire c’est dire que le film dérrange! Ça dérrange par rapport à la culture traditionnelle que tentons tant bien que mal de préserver malgré la percée des chaines occidentales qui à travers leurs productions polluent notre environnement. On peut vérifier cela à travers les dessins animés et certaines fictions. Au Cameroun , nous ne sommes pas prêts à accepter ce genre de culture. »
Dr Abel EDOUNG
Chercheur en cinéma
« Concernant cette interdiction, je ne peux que l’apprécier en tant qu’homme de culture et protecteur de nos moeurs. Je suis toujours très mal à l’aise quand je regarde ce genre de chose (homosexualité et dépravation des moeurs) à la télévision avec mes enfants à côté. Nous devons les protéger de tout cela et cette interdiction est un bon debut.
Seulement, comment étendre cela à la télévision puisqu’on reçoit des chaines étrangères qui diffusent plus grave que ce qui vient d’être interdit.
Il est possible techniquement de flouter ou de supprimer toutes les scènes gênantes lors des diffusions. Mais le Cameroun est-il prêt à cela? Dans un pays où les accords entre l’Etat et les entreprises étrangères sont souvent secrets, le ministre peut-il étendre cette interdiction aux contenus diffusées à la télévision?
Bref, même si cette mesure est insuffisante, c’est déjà un grand pas et je la salue. »
Ousmane Stéphane
Cinéaste, formateur
Le cinéma a la capacité de changer votre orientation avec des expressions et des images très subtiles.
Nous n’avons pas besoin de montrer la nudité. Certains pays ont des interdictions et des moeurs à respecter.
D’où la neccessité plus que jamais de remettre sur pied une comission de visionnage, afin de ne pas que censurer mais sensibiliser les créafeurs de contenus dans tous les domaines.
Le public est extrêmement manipulable.
Il faut absolument le protéger en l’encadrant dans un système qui leur permettra de retenir le meilleur pour eux.
Frank Ndema
Cinéaste
C’est une décision légitime et normale….un film est fait pour un public cible et chaque pays se réserve le droit de décider ce qui est bon pour sa population….
Ce n’est pas parceque le film est américain….on a rien contre les américains…mais il n’est pas indiqué pour notre jeunesse c’est ce que pense le DCPA et c’est légitime.
On dira que la jeunesse Camerounaise est exposée à pire que ça…oui mais sur des média que la DCPA n’a pas de pouvoirs….youtube et autre c’est de la responsabilité des parents….
Certes certains bouquets de télévision payante proposent constamment des films sur des deviances asexuelles et familliales comme le mariage pour tous et ses coraolaires mais là encore le DCPA ne va pas entrer dans les foyers pour demander aux parents de crypter des chaînes…oui le ministère pourait interdire ou crypter certaines chaînes….peut-être les procédures sont en cours..on ne sais pas. mais je pense que si laDCPA pose son veto sur le film Barbie…il serait cohérent et logique qu’elle pose son veto sur certaines chaines étrangères du câble…je ne peux pas dire qu’elle ne le fait pas…car cela ne fait pas d’un claquement de doigts…
Même aux USA si on cherche bien vous verrez que ce film est interdit dans certains états ou dans la télévision publique. contrairement à ce qu’on pense la censure est très forte aux USA….
Souvenons nous de l’affaire Janet Jackson et Justin timberlake à la mis temps du super Ball….on était étonné de voir les USA en ebulution pour un sein montrer en direct à à la télé à une heure de grande écoute…on pensait que aux USA on fait ce qu’on veut à la télé….
Donc la DCPA est dans son droit et c’est une bonne chose..
Bouna GUAZONG
Scénariste, Chercheurr
Propos recueillis par Elsa BANG.