Visé depuis des années par des attaques républicaines, Hunter Biden passe pour la première fois à l’offensive, au moment où les élus d’opposition examinent minutieusement ses affaires en Chine et en Ukraine.
La droite l’accuse d’avoir capitalisé sur son nom et le carnet d’adresses de son père, quand celui-ci était vice-président de Barack Obama (2009-2017), pour nouer des contrats douteux dans ces deux pays.
Juste avant la présidentielle de 2020, le journal conservateur New York Post avait publié des emails récupérés sur un ordinateur portable censés prouver qu’Hunter Biden a mêlé son père à ses entreprises.
Lors d’un duel télévisé, Donald Trump avait interpellé Joe Biden sur cet « ordi de l’enfer ». Le démocrate avait rétorqué n’avoir « jamais gagné un centime d’aucune source étrangère ».
Le camp Biden avait ensuite fait le gros dos face à la divulgation de milliers de documents issus de ce portable, dont certains ont jeté une lumière crue sur les frasques d’Hunter qui a longtemps souffert d’une addiction à la drogue.
Depuis que les républicains ont repris le contrôle de la Chambre des représentants en janvier, ils ont redoublé leurs attaques en utilisant leurs pouvoirs d’enquête parlementaire.
Jeudi encore, ils ont épluché publiquement des documents bancaires censés prouver que d’autres membres de la famille Biden, dont le frère du président, ont profité des affaires de Hunter en Chine.
Face à ce tir nourri, le fils cadet du président a mis en place il y a quelques semaines une équipe juridique.
Vendredi, il est passé à la vitesse supérieure en portant plainte pour « violation de la vie privée » contre le propriétaire du magasin de réparation, où il est censé avoir déposé son portable sans jamais le récupérer.
Il reproche à John Paul Mac Isaac d’avoir copié et distribué des milliers de documents confidentiels sans son autorisation. Or, « le matériel qu’il a transmis comprenait des photos de M. Biden en train d’utiliser des drogues, sans habit ou dans des relations adultes avec des adultes », ce qui a « nui à sa réputation », selon cette plainte.
Hunter Biden réclame l’organisation d’un procès devant un jury, au risque d’un grand déballage au moment où son père, qui a fait de l’éthique un des marqueurs de sa présidence, semble prêt à briguer un second mandat.