André Marie MBIDA
Le prix Artémisia – créé en 2007 par Chantal Montellier et Jeanne Puchol pour promouvoir la production féminine dans la bande dessinée – a récompensé plusieurs scénaristes et illustratrices, dans diverses catégories. Le Grand prix Artémisia a été remis à Anke Feuchtenberger pour son livre intitulé La Camarade Coucou, un animal allemand dans la forêt allemande, traduit de l’allemand d’après Monique Rival (Futuropolis).L’auteure relate dans son livre son enfance dans l’Allemagne de l’Est des années 70.
Le prix Hors concours et Hommage pour Social Fiction (Humanoïdes Associés) est décerné à Chantal Montellier. Le livre regroupe trois bandes dessinées dystopiques 1966 encore, Wonder City et Shelter Market, qui ont été publiées dans les années 1980.Dès ses premières planches publiées dans le magazine Métal Hurlan, Chantal Montellier est considérée comme une figure de la bande dessinée engagée et féministe, dénonçant ainsi l’eugénisme, la surveillance de masse et la stigmatisation des plus vulnérables. Nicole Claveloux a reçu le prix Extraordinaire pour Ce soir c’est cauchemar (Cornélius), une bande dessinée fantastique et onirique qui suit un personnage qui se retrouve plongé dans une série de cauchemars étranges, absurdes et parfois effrayants.
Prix Influence pour Simone de Beauvoir : Je veux tout de la vie, traduit de l’allemand par Gaïa Maniquant-Rogazyk, (Steinkis) à la scénariste Julia Korbik et à l’illustratrice Julia Bernhard. Cette bande dessinée à caractère biographique relate les diverses étapes de la vie de l’auteure française. Les membres du jury ont décerné des récompenses pour Ce que je sais de Rokia, Quitterie Simon et Francesca Vartuli (Futuropolis) dans la catégorie Société. Dans cette bande dessinée, on peut lire l’histoire de Rokia, une jeune migrante libérienne, et de Marion, une mère de famille qui l’accueille. Grâce à cette histoire, le livre souligne les difficultés de l’accueil, les incertitudes et les espoirs face à l’altérité, ainsi que les tensions et les solidarités entre les migrants.
Trina Robbins, auteure américaine, remporte également le prix Artémisia dans la catégorie Pionnière pour Garçonnes, traduit de l’anglais par Marie-Paule Noël (Bliss).Elle relate dans son livre le parcours de femmes emblématiques des années 1920, leurs combats pour l’indépendance et les obstacles auxquels elles ont été confrontées dans une société patriarcale. Leela Corman a également reçu le prix Résilience du jury du prix Artémisia pour Victory Parade, traduit de l’anglais par Jean-Paul Jennequin (Editions çà et là).Le livre illustré relate les existences étroites de femmes juives à Brooklyn pendant la Seconde Guerre mondiale.
Enfin, Humaine de Joanna Folivéli (Deux Points), a remporté le prix Poésie, une bande dessinée autobiographique qui examine les émotions de l’auteure, retraçant son cheminement de l’enfance à l’âge adulte et abordant des sujets tels que la transidentité, l’identité personnelle et l’importance de la communauté. Pour la 17e édition, le jury du prix Artémisia, parrainé par Gilles Ratier, rédacteur en chef de bdzoom.com, et présidé par Laurent Gervereau, président de l’Institut des images, était constitué de Chantal Montellier, Julie Scheibling, Isabelle Beaumenay-Chaland, Patrick Gaumer, Pascal Guichard et Christophe Vilain.La récompense sera décernée le 9 janvier à l’Espace des Femmes-Antoinette Fouqu.e.
