Paulin Hountondji était très connu à l’échelle mondiale. Il a dispensé des cours de philosophie à Besançon et Kinshasa, ainsi que contribué à la création du Conseil inter-africain de philosophie. Selon l’universitaire sénégalais Souleymane Bachir Diagne, qui a préfacé un livre du défunt intitulé Les leçons de Philosophie africaine, il est l’un des philosophes les plus influents des cinquante dernières années.
Il est engagé et affirme ses opinions lors de la conférence nationale de février 1990 en prenant la parole un soir pour affirmer au président marxiste Mathieu Kérékou que pour qu’il y ait une démocratie, les bénéficiaires doivent avoir le courage de prendre ces droits sans attendre qu’ils soient accordés.
Mathieu Kérékou n’accepte pas la leçon et répond au philosophe en disant : « Mon Dieu, pardonne-leur, ce sont des pécheurs, ils ne savent pas ce qu’ils disent. Nous demandons au professeur Hountondji d’être patient car les problèmes d’État ne sont pas les problèmes des philosophes ».
Malgré cela, le philosophe sera nommé deux fois ministre après la conférence nationale. Il a conservé sa liberté de pensée et de parole jusqu’à sa mort. Les citoyens béninois sont fiers de cette voix respectée et influente et espèrent que la République lui accorde un hommage digne.