André Marie MBIDA
Jacques Roubaud fut un poète contemporain et mathématicien français, né le 5 décembre 1932 à Caluire-et-Cuire (Rhône). Ancien membre de l’Oulipo, le groupe littéraire qui s’intéresse à l’écriture à contraintes, il a réussi à concilier mathématiques et poésie, créant une œuvre riche qui couvre la prose, la poésie, les essais et l’autobiographie. Son intérêt pour les formes fixes et les contraintes l’a amené à faire preuve d’innovations poétiques, notamment avec le trident, forme poétique encore plus concise que le haïku, ou les structures basées sur des permutations mathématiques, comme la joséfine et la mongine.
Fils d’enseignants résistants, il se distingue dès son plus jeune âge par son intérêt pour la poésie et les formes classiques, telles que le sonnet et la sextine. Sa formation scolaire se caractérise par un fort intérêt pour les mathématiques. Agrégé de mathématiques et docteur en littérature, il est professeur de mathématiques à l’université de Rennes dès 1958, puis professeur à l’université Paris-Nanterre de 1970 à 1991. Sa poésie a été décrite comme étant « le fruit de la rencontre entre Mémoire et Nombre », un concept qui reflète la fusion de ses deux passions. Plusieurs récompenses prestigieuses ont été attribuées à son œuvre littéraire, telles que le Grand Prix national de la poésie en 1990 et le Grand Prix de littérature Paul-Morand de l’Académie française 2007.
En 2021, son œuvre est récompensée par le prix de poésie de l’Académie Goncourt. En 2016, l’éditeur Gallimard édite une anthologie personnelle de ses poèmes intitulée Je suis un crabe ponctuel (1967-2014), qui retrace près de cinquante ans de poésie. Dans sa vaste production, on retrouve également la série de « pseudo-romans » sur le personnage de « la Belle Hortense », ainsi que des poèmes pour enfants qui explorent de manière ludique la créativité et les formes poétiques.
Il est possible de mentionner parmi les autres hommages rendus au mathématicien celui de l’équipe des éditions du Tripode. « Jacques Roubaud a pris son dernier bus, nous lui souhaitons un beau voyage. Il était de ceux qui n’oubliaient jamais de remercier, surtout les plus jeunes. Comme ces trente étudiants qui avaient inventé les 7 couvertures de son Ode à la ligne 29 des autobus parisiens. Comme ces 20 artistes qui avaient dessiné les 4 couvertures de son Tokyo infra-ordinaire ».
