Il y’a quelques mois, par le truchement de sa page facebook le rappeur engagé Valsero exprimait son mécontentement et accusait le patron de la police camerounaise de lui avoir retiré son titre de voyage, alors qu’en date du 31 octobre 2022, il avait fait la demande de renouvèlement de son passeport presque arriver à expiration.
L’auteur du titre « Lettre au président », n’est pas passé par quatre chemins pour accuser Martin Mbarga Nguele le patron de la police camerounaise, d’être à la manœuvre. « Vous avez décidé d’utiliser les institutions qu’on vous a confiées pour sanctionner. Ce n’est pas différent d’utiliser la DGRE pour assassiner Martinez Zogo. Vous avez décidé Monsieur Mbarga Nguelé d’utiliser le pouvoir du délégué de la sureté pour me retirer ma nationalité camerounaise en interdisant que soit renouvelé mon passeport. Ils ont réussi à faire de moi un apatride; ils ont réussi à m’enlever ce que j’ai de plus cher(…). Ça m’a épuisé », a affirmé Valsero.
Pourtant selon certains avis, le General Valsero est juste victime de l’abus de certains fonctionnaires de Police qui veulent se substituer aux institutions.
Mais qu’en est-il réellement ? Est ce vraiment le patron de la police camerounaise qui aurait bloque le renouvèlement du passeport de Valsero ? Quelles seraient alors les raisons de ce refus de renouvellement dudit passeport ?
Alors que l’on se pose toutes ces questions et bien d’autres, Gaston Abe Abe désormais sans passeport use de son droit d’une manière inattendue. Martin Mbarga Nguele, délégué général de la Sûreté Nationale du Cameroun est traîné devant le rappeur. L’artiste accuse le patron de la police camerounaise de non délivrance de son passeport et voie de fait administrative (Irrégularité manifeste portant atteinte au droit de propriété ou à une liberté publique commise par l’administration dans une opération matérielle d’exécution).
C’est ce qui ressort de l’assignation adressée le 13 septembre dernier à Martin Mbarga par l’huissier de justice Me Raphaël Ebode qui représente Valsero dans cette affaire. En effet, Valsero attend le renouvellement de son passeport depuis un an que cela est arrivé à expiration. Valsero avait sollicité la délivrance de son passeport ordinaire auprès de l’ambassade du Cameroun en Italie.
L’ambassade à son tour lui a exigé certaines pièces et les frais de délivrance du document qu’il a pris la peine de régler. Un numéro d’enregistrement ainsi qu’un récépissé lui ont été remis. Pour des raisons inconnues, son passeport n’est toujours pas délivré.
Face à l’inaction de la Délégation Générale de la Sûreté Nationale malgré ses nombreuses relances, le rappeur a décidé de saisir la justice pour résoudre cette affaire. La première audience, prévue le 28 septembre dernier, a été renvoyée au 5 octobre 2023 en raison de l’absence du Délégué Général.
Il est important de relever que c’est loin d’être une simple action judiciaire, cette plainte de Valsero revêt une dimension militante, un appel à la conscience collective. Elle suscite une excitation mentale et psychologique, interpelant les Camerounais qui vivent dans la peur et la psychose. Et son message est clair: il est temps d’oser, car c’est un droit fondamental. Ceci dans un contexte où beaucoup de camerounais son sans carte d’identité alors qu’ils ont suivi toute la procédure pour jouis de ce droit.
Cette action de Valsero est donc un signal fort aux autorités camerounaises, qui ont laissé les pièces personnelles de millions de Camerounais pris en otage dans l’inaction. Elle souligne également l’importance de protéger les droits des citoyens et de garantir une administration publique transparente et efficace. Plus important encore elle rappel aux autorités qui font très souvent un usage malsain de leur position en versant dans l’abus de pouvoir qu’ils sont au service du peuple et que le service publique est au dessus de toute considération politique.
Elle met également en lumière la nécessité de résoudre les problèmes de délivrance des documents personnels au Cameroun et de garantir l’égalité de traitement pour tous les citoyens. C’est une affaire sans précédent et il ne reste plus qu’à voir comment elle se déroulera devant la justice.