Didier Denguel
Samuel Eto’o est la personnalité camerounaise qui cristallise l’attention depuis de longs mois, voire quelques années maintenant au Cameroun. Depuis son élection à la tête de la Fédération Camerounaise de Football le 11 décembre 2021, le fils de « New-Bell » fait les choux gras de la presse sportive et people, autant au Cameroun qu’à l’international.
Adulé par une bonne frange de la population, honnis par une autre, « Le Bantou » est le sujet de toutes les conversations. Sa gestion du football local est diversement appréciée, son lien supposé ou réel avec les leaders politiques fait polémique, sa vie privée intéresse la presse et même les anonymes.
Sur sa gestion du football local, beaucoup a été dit. Il est soupçonné par exemple, d’être impliqué dans une affaire de matchs truqués dans le championnat camerounais. Cette affaire a d’ailleurs été portée au niveau de la CAF et de la FIFA. Pour ses pourfendeurs, ces instances dirigeantes du football au niveau supra national devraient suspendre le président de la Fecafoot de toutes activités liées au football.
Ce qui fait le plus jaser, c’est le management de l’équipe nationale de football. Après la performance mitigée des Lions indomptables à la CAN en Côte d’Ivoire en Janvier et février dernier, les détracteurs du président de la fédération lui ont fait porter tout seul la responsabilité de cet échec. Résultat des courses, après le discours du Président de la République à ses jeunes compatriotes le 10 février dernier, le Ministre des Sports et de l’Education Physique a cru devoir prendre en main, la gestion des équipes nationales de football du Cameroun.
Le 02 avril 2024, le Professeur Narcisse Mouelle Kombi nomme l’entraineur Belge Marc Brice à la tête de l’encadrement technique des Lions Indomptables du Cameroun. Le Président de la Fecafoot marque son désaccord. Depuis, les deux institutions se regardent en chien de faïence. C’est le clair-obscur. Le technicien Belge n’a toujours pas de contrat, le président de la fédération refuse de le lui signer. On lui brandit les hautes instructions du Chef de l’Etat et on lui indique que sa démarche est une forme défiance vis-à-vis de l’Etat. Samuel Eto’o reste malgré tout droit dans ses bottes.
Voyageur Représentant Placier (VRP)
Présent ce mercredi au Stade Bernard Giroux près du quartier du Valibout, Samuel Eto’o a participer aux côtés de Laurent Blanc, Christian Karembeu, Robert Pirès et Didier Deschamps, Champion du monde 1998 avec l’équipe de France de football, Alain Giresse, Eden Hazard, Didier Drogba… et le président de la République française Emmanuel Macron à un match de Charité au profit de la fondation les Pièces Jaunes. 57.500 euros (plus de 37 millions de FCFA) ont été collectés.
Après le match, les acteurs ont été reçus à l’Elysée et le président de la Fecafoot était sur la même table que le Président Emmanuel Macron. Un tel privilège ne peut-il pas être bénéfique pour le football camerounais ?
Dans un article publié par nos confrères de viepublique.fr, on peut lire « Depuis l’arrêt Bosman de 1995 (libre circulation des sportifs professionnels au sein de l’Union européenne), la France a réussi, grâce à son système de formation performant, à exporter ses meilleurs joueurs vers les plus grands clubs européens. Ainsi, la France se classe, depuis la fin des années 1990, tant chez les hommes et que chez les femmes, parmi les meilleures nations mondiales dans les sports collectifs majeurs (football, rugby à XV, basket-ball, handball et volley-ball). » Le Cameroun ne peut-il pas à travers ses icônes à l’instar de Samuel Eto’o imaginer une politique de coopération sportive qui permettra d’aller chercher les modèles qui fonctionnent ailleurs pour les appliquer chez nous ?
La rencontre à laquelle le Président de la Fecafoot a été invitée hier montre s’il en était encore besoin que Samuel Eto’o peut être grandement utile pour la promotion et le développement du sport en général et du football en particulier au Cameroun. Une question reste cependant lancinante. Est-il exploité à sa juste valeur ? A cette question, chacun d’entre nous pourrait apporter la réponse qui lui apparait la plus pertinente.
