Claude Marc Nogha
Le guitariste et chanteur, décédé en 2006, a décroché durant sa carrière trois Grammy Awards, récompense importante décernée chaque année aux États-Unis. Le premier en 1995, dans la catégorie « meilleur album de musique du monde », Talking Timbuktu. Ce trophée, un gramophone doré fabriqué en zinc et non en or, a été volé dans la maison familiale, dans le petit musée créé pour honorer la mémoire de ce géant de la musique africaine. Ses proches appellent donc à la restitution de ce trophée, emblème de la culture malienne.
Cette disparition bouleverse non seulement sa famille, mais également toute la nation, qui voyait en ce Grammy un témoignage du rayonnement international de la culture malienne.
C’est Vieux Farka Touré, fils du célèbre guitariste, qui a découvert le vol en rentrant de tournée. Profondément affecté, il déplore cet acte incompréhensible : « C’est un choc, une blessure pour nous tous. Ce Grammy n’est pas seulement un trophée familial, c’est un symbole de fierté nationale. » Le Grammy, un gramophone doré en zinc, bien qu’il n’ait pas une grande valeur marchande, incarne un moment historique pour la musique malienne.
Pour Afel Bocoum, neveu d’Ali Farka Touré ce vol est un un coup porté au patrimoine culturel malien. Ali Farka Touré chantait les valeurs du travail, du respect et de la tolérance. Prendre ce Grammy, c’est voler une part de l’histoire et de l’identité musicale.
La famille Touré ne cherche pas pour autant à punir le coupable, mais souhaite simplement récupérer le trophée et le replacer là où il appartient. « Ce trophée représente l’héritage d’Ali, mais aussi celui du Mali, » a expliqué Vieux Farka Touré.
Aujourd’hui, cet appel à la restitution du Grammy d’Ali Farka Touré résonne comme une demande de justice culturelle, car ce trophée symbolise la reconnaissance mondiale du génie d’un homme qui a porté haut la musique malienne et africaine. La famille espère que ce geste marquera un retour à l’harmonie et honorera la mémoire de ce géant de la musique mondiale.
