André Marie MBIDA
La mendiante muette de Maracaibo, au Venezuela, est incarnée par le roman lauréat. Elle rassemble un enfant délaissé sur les marches d’une église, sans pour autant se questionner sur le destin hors du commun qui attend cet orphelin. Antonio, élevé dans une situation précaire, exercera plusieurs professions : comme vendeur de cigarettes, porteur sur les quais ou domestique dans un foyer fermé, avant d’atteindre, par son excès d’énergie, la plus grande notoriété chirurgicale du pays. Ana Maria, une femme hors du commun, deviendra avec lui la première médecin de la région. Les deux auront une fille qu’ils nommeront Venezuela, en reconnaissance de leur pays d’origine. Même si Venezuela est fortement associée à l’Amérique du Sud grâce à ses origines et son nom, elle ne possède qu’un rêve : Paris. Toutefois, on ne renonce pas réellement à ses racines.
Les multiples récits de cette famille surprenante se fonderont dans le journal de Cristobal, le dernier descendant de cette lignée. Dans cette saga dynamique, animée par des personnages mémorables, Miguel Bonnefoy construit, grâce à un style lumineux et inspiré de ses ancêtres, le tableau d’une famille exceptionnelle dont la destinée se mêle à celle du Venezuela. De plus, cet auteur de nombreux romans, notamment Le voyage d’Octavio (Rivages, prix de la Vocation 2015) et Héritage (Rivages, prix des Libraires 2021), est un franco-vénézuélien. Plus de vingt langues ont traduit ses créations.
Le Grand Prix du Roman de l’Académie française, fondé en 1914, est un des prix les plus attendus et populaires de la rentrée. Elle valorise le livre que l’Académie a considéré comme le meilleur de l’année.
