Selon les informations fournies par son épouse mardi, l’écrivain Pascal Lainé, qui a consacré sa vie à l’écriture et à la photographie, est décédé lundi à Paris à l’âge de 82 ans. « Il nous quitte sur la pointe des pieds, avec l’élégance qui le caractérise, cinquante ans après La Dentellière, avec une trentaine de romans et une dizaine d’essais », a déclaré Sophie Lainé à l’AFP. Après des études de philosophie, Pascal Lainé a reçu deux prix littéraires prestigieux : le prix Médicis pour L’Irrévolution en 1971, puis le Goncourt pour La Dentellière trois ans plus tard, tous deux publiés chez Gallimard. Le premier récit raconte l’histoire de deux jeunesses, celle d’un jeune professeur de philosophie révolté recruté dans un lycée technique provincial et celle de ses élèves. Le second traite du cas de Pomme, une jeune fille qui travaille dans un salon de coiffure.
Claude Goretta a adapté le roman La Dentellière à l’écran en 1977, ce qui a ouvert la carrière d’Isabelle Huppert dans le rôle de Pomme. Dans Sacré Goncourt! en 2000, Pascal Lainé avait toutefois critiqué le spectacle médiatique autour de la rentrée littéraire, considérant que La Dentellière avait négligé le reste de son travail. Sa femme a souligné qu’il avait poursuivi son écriture jusqu’au bout, ajoutant qu’il avait commencé un livre ces derniers mois. « On ne vit que des bribes de sa vie (…) On ne vit pas assez. Et si on rate son coup au premier essai, pas question de tenter encore une fois sa chance », y affirme-t-il, d’après un extrait de ses dernières créations révélé à l’Agence France Presse par Sophie Lainé. Ces quelques réflexions sur la vie et la mort sont également mises en lumière : « À cent ans, si par improbable je tenais le coup jusque-là, je n’en serais toujours qu’à mes premiers vagissements, moi aussi et, vlan, la fausse note ! Mon existence en vaut une autre et, si elle ne représente une affaire relativement sérieuse que pour moi, ce n’est tout de même pas rien. De toute façon, combien d’hommes, au jour de leur mort, peuvent affirmer sans rire qu’ils auront réellement vécu ? »