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Musique: Quand la direction artistique donne un nouveau sens à des carrières!

Frenzie Tang Thomas, célèbre animateur radio et chroniqueur musical, pense que l’ouverture des musiques africaines aux sonorités étrangères est formidable booste pour les carrières des artistes africains. L’intégralité de sa chronique dans les lignes qui suivent.

 

Depuis plusieurs décennies, des kyrielles d’artistes ont vu leurs carrières entrer dans une nouvelle dimension, dès le moment où l’option a été prise d’adapter leurs styles originels, acquis où ils ont commencé, à un beat, disons…plus international.

En Afrique, le Cameroun fait partie des premiers pays où les artistes ont compris la nécessité de produire des chansons plutôt inscrites dans le registre international, avec l’originalité de proposer un chant en langue locale. C’est le cas d’Ekambi Brillant, Eko Roosevelt, Manu Dibango et Jean Dikoto Mandengue, qui seront suivis par Toto Guillaume (qui va notamment introduire le violon dans le makossa), Petit Pays (avec son approche zouk, qui lui donne plus de visibilité en Afrique de l’ouest et aux Antilles). Dans d’autres pays du continent, la togolaise Bella Bellow cartonne avec le jerk, notamment sur le classique éternel « Rokia » dans les années 60. Le gabonais Pierre Akendengue flirte également très tôt avec la World music, tout comme Papa Wemba du Zaïre, qui va emmener dans sa mouvance les king kester emeneya, koffi Olomide ou encore Awilo longomba et Fally Ipupa. Tandis que la Côte d’ivoire va proposer des valeurs comme Ernesto Dje Dje, Alpha Blondi, Nst koffies, que suivront allègrement les Magic System et d’autres. Dans ce courant international, comment oublier les prouesses du sénégalais Youssou Ndour (outillé par Manu Dibango) ou encore la béninoise Angélique kidjo, dont le mentor a été EKAMBI BRILLANT…

A chaque fois, la mutation de la musique locale à l’internationale a presque fait mouche, et se poursuit normalement. On va à la rencontre du monde, en proposant ce qu’on a de singulier.

Mais, ce n’est pas toujours facile : « Dans la carrière internationale, il faut une réadaptation pour les gens qui ne comprennent pas. Si on était restés avec nos anciens styles, on ne serait pas à ce niveau aujourd’hui. Le monde se renouvelle. Il faut se démarquer » explique A’salfo de Magic System.

Les artistes africains qui prennent souvent cette direction artistique sont très souvent accusés de dénaturer les styles locaux. Mais, il reste évident que la chanson la plus connue du Camerounais Sam Fan Thomas « African typic collection » n’est pas été inspirée d’un style local, mais bien du high life ghanéen. La façon pour le rappeur Tenor d’adapter le hip hop au Bikutsi, comme l’ont fait ses aînés Roggy Stentor ou Big Bezy à la sauce makossa, fait du bon show, avec une nouvelle vibe. La liste des exemples est loin d’être exhaustive.

Et ce n’est pas souvent facile pour ceux qui prennent l’option d’internationalisation de leur style. « Angélique Kidjo a souffert de cet aspect. En RDC, on dira c’est Fally Ipupa. Tous ceux qui se démarquent à ce jour sont attaqués. Je pense que c’est le dépit d’amour. Ils se disent ; il ne traîne plus avec nous, il ne fait plus la musique pour nous mais pour les étrangers » tente d’expliquer A’salfo.

Eu-égard à ce qui précède, nous dirons qu’il vaut mieux faire de la musique selon les sensations qu’elle vous procure, en s’informant et se formant sur les exigences de chaque orientation. La musique est universelle.

Par Frenzie Tang Thomas, Animateur radio et chroniqueur musical.

 

Written by Didier Denguel

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