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Musique : rémunération pour les artistes sur Spotify en 2025

L’industrie a connu une évolution majeure vers le streaming au cours de la dernière décennie. Diffuser sa musique en ligne sur de grandes plateformes comme Spotify est donc un moyen essentiel de la faire connaître à l’auditeur quotidien, et l’une des principales sources de revenus de la musique pour les artistes en 2025.

Avant toute chose, il est bon de rappeler rapidement les origines du désormais mastodonte du marché du stream musical. À la base, Spotify débarque en 2008 dans une industrie de la musique ravagée par l’interruption du digitale, des échanges de mp3 entre particuliers et de la chute critique des ventes de CDs. C’est une des seules alternatives au piratage gratuit et à l’achat de CDs pour les passionné/es qui cherchent à écouter un morceau précis.

‍Résultat, l’offre d’abonnement de Spotify cartonne, des services similaires émergent et en 2019, le chiffre d’affaires de l’industrie de la musique augmente enfin de 5,4% par rapport à 2018, alors qu’il était jusque-là toujours en baisse. Aujourd’hui, Spotify a plus de 164 millions d’abonnés à travers plus de 180 pays. En bref, même si Spotify n’est pas une source de revenus assez importante pour permettre aux artistes de gagner leur vie, c’est désormais un outil populaire pour les artistes qui souhaitent créer du lien en ligne avec leur audience, auparavant quasi inexistant. .

Comment circule l’argent chez Spotify ?

L’entreprise génère ses revenus par le coût de ses abonnements payants et par les publicités qu’elle diffuse dans le cadre de ses abonnements gratuits. Tous les mois, elle garde environ 30% du total collecté, un montant pas sorti du chapeau correspondant à la marge qu’emportaient les acteurs de la grande distribution à l’époque pré-digitale, les très gros disquaires comme la Fnac et Virgin.

Ensuite, Spotify distribue le reste à ses partenaires : les maisons de disque, les distributeurs digitaux, les Organismes de Gestion Collective (OGC) de chaque pays et les Entités de Gestion Indépendante (EGI) comme Bridger. En France, l’OGC partenaire est la Sacem qui prend 12-15% au nom des auteur/es, compositeur/es et éditeur/es.

Puis les royalties restant reviennent aux artistes, mais passent auparavant entre les mains des maisons de disque quand ils en font partie, selon la part d’écoute que chaque ayant droit représente sur le total dans son territoire. Exemple : si Universal fait 38% des écoutes au mois de février en France, Universal récupère 38% des royalties générés via Spotify en février dans le pays, après le passage de la Sacem et de la commission de la plateforme. Et c’est là que réside le flou, on ne sait pas ce que précisent les contrats signés entre les artistes et leurs maisons de disques.‍

En bref, l’argent généré par Spotify est un pot commun réparti entre les frais de Spotify, les droits d’auteur et les droits voisins. Ces derniers sont versés selon les parts de marché des majors et des distributeurs digitaux.

Combien les artistes gagnent sur Spotify ?

Comme il existe une infinité de contrats, il n’y a pas de méthode de calcul imparable pour déterminer combien un artiste gagne en moyenne par stream sur Spotify. Ceci dit, Spotify rémunère les artistes entre 0,003$ et 0,005$ par stream en moyenne.

Cela correspond à une répartition approximative des revenus de 70/30 – donc c’est 70 % à l’artiste/aux ayants droit et 30 % pour Spotify.

Comment Spotify compte les streams

Vers la fin de 2023, Spotify a annoncé d’importants changements dans la façon dont elle enregistre le nombre de ses streams, ce qui aura un impact sur la manière dont les artistes sont payés. Depuis 2024, les titres de Spotify doivent avoir atteint au moins 1 000 streams au cours des 12 derniers mois pour générer des redevances sur la plateforme, les flux de chansons étant mis à jour chaque fois qu’un utilisateur écoute pendant 30 secondes ou plus.

Malgré ce seuil de 30 secondes, le PDG de Spotify, Daniel Ek, a démenti l’affirmation selon laquelle les utilisateurs pourraient gagner 1 200 dollars par mois en téléchargeant des chansons de 30 secondes sur le service de streaming et en « truquant » le système.

À partir de 2024, les artistes devront également toucher un nombre minimum d’auditeurs uniques pour que leur morceau soit éligible au paiement de redevances. Cette nouvelle règle a été introduite pour essayer d’empêcher les robots et autres pratiques de streaming artificielles de se produire.

Pour plus d’informations sur les nouvelles politiques de streaming de Spotify, consultez leur déclaration officielle.

Une certitude soulevée par ce petit montant et confirmée par plusieurs études à propos de toutes les plateformes, pas seulement Spotify : le streaming  n’est pas un moyen de gagner sa vie en tant que musicien. Pour illustrer, les études internationales menées par Alpha Data America aux US et Aepo Artists en Europe en 2019, révèlent que 90% des artistes gagnent moins de 1 000 euros par an et ce même quand leurs titres ont été joués jusqu’à 10 000 fois ; et seulement 1% gagne un SMIC avec les streams.

Conclusion, mieux vaut envisager Spotify comme un outil 100% promotionnel qui sert à installer son image en ligne, séduire son audience en y partageant des news et des messages. Pour vivre de sa musique, il existe des moyens plus efficaces comme la synchro en ligne, ou encore la vente de tickets de concert et de merch.

 

 

Written by Tato Kamdem

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