L’acteur et réalisateur camerounais, égérie du cinéma des décennies 70, 80 et 90, a rendu l’âme le 12 mars 2023 à l’hôpital général de Douala.
« Hier au téléphone, tu m’as pourtant dit que tu vas te remettre ». Désolation post mortem du réalisateur Ebénézer Képombia sur sa page Facebook, des minutes après l’annonce du décès de ce « baobab » à qui il souhaite un repos éternel. Hommage mérité pour Alphonse Beni, qui a perdu le seul combat de sa vie hors des plateaux de tournage que cet acteur d’anthologie a fréquenté assidument pendant plus de trente ans. Vaincu par la maladie, c’est dans un lit de l’hôpital général de Yaoundé que s’est joué l’ultime scène d’une existence passée sous les feux de la rampe. A 77 ans, il quitte le petit écran, laissant le plus grand de ses amours : le cinéma.
On le savait déjà malade depuis quelques années. Une apparition, la dernière, aux Ecrans noirs en 2021 où lui avait été décerné l’Ecran d’honneur en hommage à l’ensemble de sa carrière, l’avait montré affaiblie. La mine d’une fleur fanée, affadie par les années qui passent, évacuant un tantinet des esprits le véloce en toute jouvence qu’il fut devant les caméras et en dehors. Alphonse Beni, précurseur du film d’action au Cameroun, allie prestance, pistolet automatique et atemis dans Black Ninja aux cotés de Richard Harrisson. Une première expérience qui s’est soldée par une réussite au retentissement mondial, aguichant l’intérêt des plus grands d’Hollywood. Godefroy Ho et tant d’autres réalisateurs de renom se jettent à ses pieds, marquant ainsi le début d’une saga qui le propulsera au faîte de la gloire, à proximité des vedettes de son temps. Chasse à l’homme, Top mission, Fire operation, Camer connexion… Les scènes s’enchainent, les lauriers s’accumulent, la notoriété monte.
Ce fut également un encadreur auprès des plus jeunes, prodiguant des conseils et accompagnant de nombreux porteurs de projets. Alphonse Beni s’en va, après une carrière bien remplie et léguant à la postérité une filmographie riche et variée.