Donald Trump n’avait pas quitté la Maison-Blanche les mains vides à son départ en 2021 : il avait avec lui des documents classifiés par l’État, destinés aux archives présidentielles. « Je me suis procuré des documents. J’ai le droit de le faire. Lorsque nous sommes partis de Washington, ces caisses étaient disposées sur le trottoir, devant tout le monde. Les individus capturaient des images. Chacun était au courant que nous prenions ces caisses », se vantait même Donald Trump en mai 2023, en évoquant les événements. Ce traitement plutôt débonnaire de documents très précieux, au contenu parfois sensible, n’avait pas plu aux Archives nationales. L’organisme avait essayé d’obtenir une partie de cela auprès de Trump et de ses équipes avant, en raison de l’absence de coopération, de se tourner vers la justice. Ainsi, en août 2022, des agents du FBI arrivaient dans la maison de Trump, en Floride, afin d’y réaliser des arrestations. Plus de 11.000 documents avaient été collectés, classés et devaient être mentionnés lors de ce procès dangereux pour l’homme d’affaires, qui devenait ainsi le premier ex-président américain à être convoqué devant un tribunal fédéral.
Après une enquête, Donald Trump était accusé d’avoir emporté et dissimulé des documents liés à son mandat présidentiel, dont certains étaient répertoriés comme secret défense. Certains de ses proches avaient également cherché à faire disparaître des preuves à Mar-a-Lago, sa résidence en Floride, afin d’obstruer une enquête fédérale. Trump, qui était déjà candidat à l’élection présidentielle de 2024, avait été ravi de voir les accusations annulées par la juge Aileen Cannon, le 15 juillet 2024, qui avait invoqué une violation de la séparation des pouvoirs concernant la nomination d’un procureur spécial.
Il convient de rappeler que Cannon fait partie des 210 juges fédéraux désignés par Donald Trump pendant son mandat, ainsi que les trois membres d’une Cour suprême devenue extrêmement conservatrice.Cette annulation avait été annulée par le ministère de la Justice, mais l’élection de Donald Trump en novembre 2024 a bouleversé les choses. Le 25 de ce mois-ci, le ministère de la Justice, qui s’inscrivait dans la tradition d’un président en fonction ne s’expose pas à des poursuites pénales, avait déclaré l’abandon des poursuites fédérales.
Lors d’une interview radiophonique, Donald Trump a déclaré que les Archives nationales seront bientôt dirigées par une nouvelle personne. Il a déclaré que nous aurons une nouvelle responsable. Il semble donc être confirmé que Colleen Joy Shogan, l’actuelle « Archivist of the United States », sera limogée, même si elle a été nommée le 17 mai 2023, bien après les débuts de la procédure contre Trump.
La loi prévoit que Colleen Joy Shogan, nommée par Joe Biden le 13 août 2022, soit confirmée à son poste par le Sénat. Selon l’Associated Press, Donald Trump a également le droit de la démissionner de ses fonctions. Le départ de Shogan serait conforme aux promesses de campagne de Donald Trump, qui affirmait qu’il s’attaquerait à l’« État profond », une conception complotiste selon laquelle un État serait présent dans l’État, opposé à Donald Trump et, bien sûr, woke, gauchiste et protecteur d’un réseau de pédocriminels.