Un clic sur la page Facebook de l’entreprise UCB et on tombe de prime à bord sur ce message publicitaire : « Campagne QUALITY BACK TO SCHOOL!
Les premiers gagnants de la cité capitale #Yaoundé ont reçu leurs lots.
Des Kit Scolaires, des Bourses de 25.000frs CFA à 100.000frs CFA ont été distribués. La rentrée scolaire se prépare avec #KadjiBeer. » Ce message a été publié le 13 août 2016, et les images qui l’accompagnent sont celles d’une opération publicitaires organisée dans un bar par l’entreprise brassicole en question.
Dix-sept ans plus tard, la campagne promotionnelle d’UCB n’a pas évolué. Les messages sont restés les mêmes, les cibles aussi à savoir les élèves et étudiants camerounais. Une situation diversement appréciée auprès de l’opinion nationale et par les autorités de la république.
La Fondation camerounaise des consommateurs (FOCACO) a du mal à digérer cette campagne qu’elle trouve nocive pour la gent estudiantine et solaire. Elle est montée au créneau une fois de plus, et « dénonce à nouveau les pratiques publicitaires inacceptables » et qui « incitent les étudiants à la consommation d’alcool afin de gagner des supposés kits scolaires et des bourses d’étude. »
L’association à but non lucratif basée à Douala, FOCACO pense que, « l’entreprise UCB doit urgemment se doter d’un code éthique. » Elle juge sa campagne invitant les jeunes camerounais à l’approche de chaque rentrée scolaire, à consommer sa marque de bière Kadji afin de gagner des fournitures scolaires, « irrespectueuse envers la communauté éducative. »
Pour la FOCACO, « c’est immoral de soutenir les étudiants en les conditionnant à consommer des boissons alcoolisées. » elle invite les pouvoirs publics à prendre leurs responsabilités et sommer l’entreprise de renoncer à cette campagne dangereuse selon elle à plusieurs égards pour les jeunes élèves et étudiants camerounais.
L’association dirigée par Ayissi Abena invite le Ministre de la communication et Président du Conseil national de la publicité à réagir conformément à la Loi régissant la Publicité au Cameroun (Article 40 alinéa 1 et 2), afin de protéger « L’ÉCOLE ».
Ce que dit la loi !
La publicité est régie au Cameroun par la loi No 2006/018 du 29 décembre 2008. La dite loi, a été délibérée et adoptée par le parlement, puis promulguée par le président de la République.
Elle organise les activités publicitaires, définit les règles relatives à la forme et au contenu des messages publicitaires, et enfin, fixe le cadre général de contrôle et de la régulation des activités publicitaires sur l’ensemble du territoire national. Elle s’applique à tout opérateur intervenant dans ce secteur, quels que soient son statut juridique, le lieu de son siège, ou de son principal établissement, la nationalité de ses propriétaires, de son capital ou de ses dirigeants.
Cette loi stipule en son Article 40, alinéa 1 : « Les publicités en faveur de l’alcool et des boissons alcoolisées sont soumises à des restrictions dont les modalités sont fixées par voies réglementaires. »
L’alinéa 2 du même article souligne : « les restrictions visées à l’alinéa 1 ci-dessus portent notamment sur la forme, le volume, les arguments publicitaires, les personnages intervenants en qualité d’acteurs dans des publicités, et visibles par le public à l’intérieur desdites publicités lors de leur diffusion, les horaires de diffusion, les média et la nature des lieux où sont diffusés ces messages publicitaires.
La loi suscitée, n’indique pas explicitement que la publicité en faveur de l’alcool et des boissons alcoolisées est interdite en direction des élèves et étudiants. Toutefois, il ne serait pas farfelu de rappeler que la consommation abusive de l’alcool nuit gravement à la santé du consommateur, et qu’il serait plus sage d’en prendre avec modération.
C’est de la publicité indécente.