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Présidentielle au Cameroun : Paul Atanga Nji remonte au créneau contre Maurice Kamto

Sans jamais nommer l’opposant Maurice Kamto, le ministre camerounais de l’Administration territoriale a menacé de le punir de ses « forfaits » avec « toute la rigueur de la loi », le traitant de « politicien véreux ». C’était le 4 mars, dans un discours au vitriol.

Au Cameroun, le gouvernement hausse le ton contre les partis politiques qu’il accuse d’entretenir un climat de tension et de peur dans le pays à moins de dix mois de l’élection présidentielle. La tension est encore montée d’un cran, ce 4 mars, à Yaoundé, à l’occasion d’une prise de parole de Paul Atanga Nji. « À partir de ce jour, tout désordre, manipulation, propagation de fausses nouvelles, appel à l’insurrection, messages de haine, tout cela doit cesser. Ces forfaits seront désormais traités avec la rigueur de la loi », a averti le ministre.

Devant la presse, qu’il avait réunie, le ministre camerounais de l’Administration territoriale, un habitué des polémiques, s’est lancé dans une diatribe contre Maurice Kamto, sans jamais toutefois nommer l’opposant, qu’il a préféré qualifier de « véreux ». Et donc la candidature à la présidentielle – à en croire le ministre – ne serait pas acquise, après le boycott par le MRC des élections municipales et législatives de 2020.

« On vous donne la possibilité d’aller à une élection et vous dites : moi, je ne pars pas à l’élection. Aujourd’hui, c’est comme si vous étiez dans le sommeil et vous vous réveillez subitement pour parler des élections, de quelles élections ? Ceux qui ne peuvent pas prendre part à cette élection présidentielle de 2025, ils vont attendre l’échéance de 2032, le ciel ne va pas tomber… »

Paul Atanga Nji s’est également expliqué sur la compréhension qu’il a de son rôle en tant que tutelle des partis politiques et associations, alors que les critiques fusent sur ses méthodes et ses relations globalement tendues avec ces différents acteurs. « Le chef de l’État a dit : les élections doivent se tenir dans la tranquillité, le calme et la sérénité. Le MINAT (ministre de l’administration territoriale, ndlr) prend donc les dispositions pour s’assurer que les élections se tiennent dans le calme et la sérénité. Et les hors la loi n’ont qu’à bien se tenir ». Un ton résolument à l’offensive qui ne manquera pas de faire réagir

Le vice-président du Mrc, Mamadou Mota répond

Le membre de la formation politique dirigée par Maurice Kamto rappelle au ministre de l’Administration territoriale que son rôle « est de coordonner pas de menacer ».

« J’appelle le MINAT Ministère de l’Administration Territoriale du Cameroun à respecter l’activité des partis politiques de l’opposition. Refuser catégoriquement aux partis politiques de mener leurs activités est une bonne manière de tordre le cou à la loi. C’est la promotion du parti unique et c’est très regrettable que cela ne soit le seul savoir faire le plus aiguisé du MINAT », a réagi Mamadou Mota.

Pour le membre du Mrc, le ministre Paul Atanga Nji veut que les citoyens aient peur de lui. « Qu’on arrête d’être des voix discordantes. Si non, la rigueur de la loi, force revient à la loi, l’état est un montre froid mais qui est l’état ? Qui a déjà vu l’état ? Qui est la loi? Quand on connaît la république, on reste le citoyen. Y-a-t-il d’état sans citoyen ? », Questionne Mamadou Mota.

Le vice-président du Mrc souligne que le Minat est en train de réduire son rôle de traque de l’opposition. « Les menaces font peur à ceux qui ont décidé de faire la politique de la complaisance, ou est la liste électorale nationale ? Être partout et moins efficaces et réduire le rôle du MINAT à la traque de l’opposition est une contre valeur. Quelles facilités avez-vous déjà au MINAT mises en place pour permettre aux partis politiques de fonctionner normalement ? Rien, à part créer des factions qui déclarent leur soutien à Biya. Est-ce votre rôle ? »

 

 

Written by Tato Kamdem

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