Didier Denguel
Chants, danses, dégustation initiation et débats sur l’histoire du peuple Ndikoko vont meubler les activités de la journée culturelle Ndikoko. Elle aura lieu le samedi 02 décembre à la salle de fête d’Akwa à Douala. Mettre en exergue le riche patrimoine culturel des peuples Ndikoko, initier les jeunes générations aux valeurs ancestrales, surtout, partager ces acquis avec toutes les personnes de bonne foi, curieuses de découvrir ce que Ndikoko à offrir, tel est l’objectif recherché par cette manifestation. Y sont donc attendues, les gardiens de la tradition, les danseurs, les filles et fils Ndikoko de tous horizons, les camerounais, les curieux, bref un large public. La journée culturelle Ndikoko est organisée par le comité de développement du village (CODENDI), soutenu par l’annexe de Douala.
Ndikoko est un village du département Mbam et Inoubou, dans la région du centre Cameroun. Ndikoko est situé à cheval entre les arrondissements de Nitoukou et Ndikinimeki. Les populations qui peuplent cet espace géographique parlent le « Tunen », une langue bantoïde méridionale utilisée dans les régions du Centre et du Littoral par les Banens. Le Tunen comporte plusieurs variantes. On distingue le « Fombo » et le « Touna » dans le département du Nkam situé dans le littoral du pays et le « Topoigne » et l’ « Alinga » dans le Mbam et Inoubou dans le centre du pays. Toutefois, le fond linguistique demeure quasiment le même partout. Ndikoko possède un climat de savane à hiver sec. C’est une zone avec des précipitations importantes. Même pendant le mois le plus sec, il y abondamment. Sur l’année, la température moyenne à Ndikoko est de 22,5°C et les précipitations sont en moyenne de 1364.4mm. À titre de comparaison à Yaoundé, la température moyenne annuelle est de 23.5°C et les précipitations sont en moyenne de 831,7mm. C’est pratiquement en termes de précipitations, deux fois de pluie à Ndikoko qu’à Yaoundé.
Plusieurs activités au programme.
La journée culturelle Ndikoko démarre à 08 heures, par une messe d’action de grâce. Au cours de ladite messe, le pagne du peuple Ndikoko sera dévoilé et béni par les ministres du culte. Suivront, une valse d’allocutions. Le président de la communauté Ndikoko de Douala Bokondoken Bertrand sera le premier orateur de la journée. Il sera suivi par le président national du Comité de Développement de Ndikoko (CODENDI), Mokala Vincent, en poste depuis la restructuration de l’instance au cours de la décennie 90. La matinée sera ponctuée par les danses traditionnelles (Engol, Engand, Néhass,). Deux exposés thématiques vont également avoir lieu dans l’après-midi. Le premier portera sur « l’origine et la généalogie de Ndikoko » et sur « la Chefferie ndikoko ». Le second sur : « mial outomi, pouhouit, nèmo, nèhass ». Dans la tradition Ndikoko, avant qu’une jeune femme ne déguste la viande de buffle, elle doit être soumise à un rituel, le « mial outomi ». Les rapports intimes entre descendant d’une même souche sont proscrits. S’il arrive par méprise que cela se produise, les personnes coupables doivent absolument passer le rite du « pouhouit ». Le « nèmo » concerne quant à lui les femmes stériles ou celles qui ont du mal à porter la vie. L’arrivée des jumeaux nécessite également la soumission des parents au rite du « nèhass ». Tout cela sera expliqué en détail au cours de cette journée. La dégustation des mets traditionnels du village sera aussi au rendez-vous. (èpane na polang, éssoko yé matopo, hifilofilo, hendjékèlè, moukone, mouef…) seront offerts aux fins gourmets, pour le plus grand bonheur de leurs palais.
En somme, c’est une journée intense que les visiteurs vivront ce samedi 02 décembre à la salle des fêtes d’Akwa à Douala.
