La première décision de la section pénale de la Cour d’appel de Rome est donc qu’elle a accepté la demande de l’avocate italienne de Rokia Traoré pour un renvoi préjudiciel devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), dans la mesure où la chanteuse malienne s’estime victime d’une violation des droits garantis par la Convention européenne. Rokia Traoré a en effet été condamnée sans avocat par la justice belge pour non-représentation d’enfant.
La deuxième décision de la Cour d’appel de Rome est que, dès qu’une solution d’hébergement répondant à des critères de sécurité sera trouvée dans la capitale italienne, Rokia Traoré pourra être placée en résidence surveillée. Et ce jusqu’à la prochaine audience fixée au 26 septembre prochain.
En attendant, la célèbre artiste, qui est apparue élégante, en bonne santé et assez sereine, doit rester dans la prison pour femmes de Civitavecchia, près de Rome. Elle y serait bien traitée, selon les affirmations de son avocate Maddalena Claudia Del Re.
« La Cour d’appel de Rome a pris au sérieux une exception de procédure belge qui a condamné Madame Traoré à deux ans de prison sans avoir d’avocat, alors que c’est une garantie prévue par les conventions internationales. Le collège des juges italiens a écrit à la Cour de justice de l’Union européenne, pour que cette dernière décide s’il y a une violation grave de ses droits qui permettrait de s’opposer à l’extradition de Rokia Traoré vers la Belgique. Pour nous, c’est une victoire parce que, pour la première fois, Rokia Traoré a été écoutée par une Cour italienne, européenne. Malheureusement, pour le moment, elle reste à la prison de Civitavecchia. Mais si on trouve une personne qui peut l’héberger à Rome, il sera possible de la faire sortir de prison pour la placer en résidence surveillée jusqu’à la nouvelle audience de la Cour d’appel de Rome, le 26 septembre » a déclaré Maddalena Claudia Del Re, avocate de Rokia Traoré.
Arrêtée à Rome le 20 juin, en vertu d’un mandat d’arrêt européen émis par la Belgique, la chanteuse malienne a été condamnée par défaut en 2023 à deux ans d’emprisonnement pour non-représentation d’enfant. Cela dans le cadre d’un litige qui l’oppose, depuis 2019, à son ex-conjoint et père de leur fille mineure, le dramaturge belge Jan Goossens.