Prendra-t-il enfin sa retraite en 2025 ou rempilera-t-il pour un huitième mandat ? Sujet tabou au Cameroun, la succession de Paul Biya, 89 ans, fait débat au sein du sérail même si les prétendants à la magistrature suprême n’osent pas sortir du bois. Mais tous s’épient, à l’affût du moindre signe. Et en parlant de signe, l’on observe d’ores et déjà quelques uns. Après le mouvement les Franskistes pour soutenir une probable candidature de Franck Biya, le fils de la force de l’expérience (Paul Biya) à la prochaine présidentielle, voici le mouvement les Ngoh-ngohistes. Le Ngoh-ngohistes, comme on le voit qui porte le nom de Ferdinand Ngoh Ngoh, ministre d’Etat Secrétaire général de la présidence de la République vient lui aussi de voir le jour.
Le « Cercle de soutien à Son Excellence Ferdinand Ngoh Ngoh » a lancé ses activités de mobilisation le samedi dernier 24 février 2024 au Bano Palace Hotel de Douala. Le mouvement a tenu à cette occasion, une rencontre pour fixer ses objectifs, commencer à se structurer et élargir son influence.
Au terme de cette réunion, le cercle entend créer une plateforme de réflexion pour soutenir la candidature du ministre secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, à la présidentielle de 2025. L’initiative serait supervisée par Céline Ngoh Ngoh, l’épouse du ministre d’Etat. Elle est présidée par le secrétaire général adjoint de la présidence, Samba Douna. Elle prévoit les prochaines rencontres à Yaoundé en mars et à Banyo dans l’Adamoua en avril prochain.
Le mouvement lance ses activités de manière officielle au moment où l’opinion attend que le président de la République Paul Biya, 91 ans dont 41 au pouvoir, se prononce sur sa retraite ou non. Mais également dans un contexte quelque peu tendu au sein de l’opposition camerounaise. En quête d’un candidat unique pour l’échéance 2025, le choix du leader divise cette opposition qui ne représente pas déjà une force majeure face à la machine du RDPC, le parti au pouvoir.
Il est important de rappeler que Paul Biya est président national du Rdpc et de se fait, candidat naturel dudit parti à cette élection. Son silence pour le moment confirme a priori sa candidature à la prochaine élection. De ce fait, son fils, Franck Emmanuel Biya, soutenu de manière énergique par des mouvements franckistes, avait le 06 novembre dernier déclaré qu’il se range derrière son père, selon la logique du parti. Mais pour plusieurs acteurs et analystes politique c’est de la distraction car pour eux l’actuel chef de l’état a bien l’intention de se faire remplacer par son fils dans le fauteuil présidentiel.
Pour le nouveau mouvement qui vient d’être lancé, le diplomate de formation Ferdinand Ngoh Ngoh garde son silence. Lui qui depuis 2011 exerce les fonctions du secrétaire général de présidence de la République manifeste à travers ses actes, sa fidélité au président Paul Biya. Son discours aux jeunes à l’occasion de l’anniversaire du chef de l’Etat le 13 février dernier à Yaoundé, allait dans ce sens.
Bien que proche de la première dame Chantal Biya, le SGPR, membre du RDPC reste tenu par des règles du parti. Seul le congrès, attendu depuis des années, pourra en décider autrement. Il n’est pas exclu qu’après toute la mobilisation, Ferdinand Ngoh Ngoh ne bénéficiant pas de l’accord du commandant du bateau, se prononce plus tard comme Franck, et désavoue le mouvement. Bien que pour beaucoup d’observateurs de la scène politique au Cameroun une candidature du SGPR passerait très mal au regard des différents scandales (covidgate, cangate…) dont-il fait l’objet.