Les Rencarts : Que retenir de cette édition du Yaoundé Music Expo (YAMEX)?
Taphis : C’est un moment où on partage la musique. Nous sommes conscients qu’il est important pour nous de participer au développement de nos industries créatrices. Il est important de former les acteurs qui y travaillent. C’est ainsi qu’ils pourront être mieux outillés pour construire le divertissement, la musique et la culture camerounaise de demain. Voilà pourquoi YAMEX existe. Pour combler un déficit de formation des formateurs des acteurs culturels, du public. Il est question aussi de donner un espace de diffusion à ceux-là qui sont des artistes mais qui peinent à pouvoir s’exprimer, échanger et rencontrer les acteurs du métier.
Y a-t-il autre chose que la musique à cette exposition ?
Nous exposons le savoir-faire, l’expertise, la musique. Nous créons aussi un hub de rencontres et de partage. C’est important que les experts puissent que les experts se rencontrent avec les autres, que les ainés puissent rencontrer leurs cadets et que nous parvenions ensemble à pousser la réflexion pour faire grandir le Cameroun.
Il y a des spectacles mais aussi des ateliers. Quelles sont les principales thématiques qui y sont débattues ?
Nous débattons d’abord sur comment vendre la musique, que ce soit en termes de communication et de marketing notamment. Nous essayons de pousser la réflexion sur les origines de la musique camerounaise ; parce que nous savons qu’il faut savoir d’où on vient pour savoir où on va. Rencontrer les ethnologues, les musicologues afin qu’ils puissent édifier notre public sur l’histoire de notre musique. Il s’agit de sensibiliser aussi sur le danger que constituent les stupéfiants dans la création artistique. Beaucoup confondent la musique à un espace où il y a des drogués. Ces experts que nous invitons sont donc là pour sensibiliser les uns et les autres. C’est d’ailleurs un point important que nous avons choisi de mettre en lumière. Nous parlons aussi de la distribution digitale. Aujourd’hui avec la piraterie où il est compliqué de se vendre, d’avoir des supports physiques de distribution de musique. Comment se vendre sur le digital…on en discute et des experts sont là pour expliquer comment cela se passe. C’est un carrefour de réponses aux questions que les artistes se posent au quotidien.
Peut-on s’attendre, une fois cette exposition terminée, à un plaidoyer destiné aux pouvoirs publics ?
Nous espérons que le ministère des arts et de la culture, que nous avons invité, sera là ce samedi (25 mars, NDLR) pour édifier les artistes sur comment ça se passe dans ce département ministérielle. Beaucoup d’artistes n’y ont jamais mis les pieds alors qu’il y a des opportunités pour eux là-bas. En plus du ministère, nous avons associé la société de droits d’auteurs ainsi que le syndicat des artistes de musique urbaine du Cameroun. Nous avons tenu que cela soit un mouvement d’ensemble pour pouvoir tirer notre culture vers le haut.
Intéressons-nous également à la scène où de nombreux artistes se donneront à voir. Quelles sont les têtes d’affiche à découvrir ?
Il s’agit d’artistes triés sur le volet. La fine fleur de la musique camerounaise. Ils ont commencé les spectacles hier. Durant quatre jours, le public de Yaoundé a droit à 4 spectacles de haute facture composés de 15 artistes invités. L’entrée est totalement gratuite autant que les ateliers en journée. Ils viennent diffuser le savoir-faire de la musique camerounaise sur la scène.
Est-ce que le YAMEX permettra une véritable exportation de la musique camerounaise ?
C’est justement cela l’objectif. Je rappelle que nous sommes à la 3ème édition et c’est sur fonds propres. Vous vous doutez bien que ce n’est pas évident. Nous travaillons pour porter la musique camerounaise à l’international.