Hadi Matar, un homme de 27 ans d’origine américano-libanaise ayant été élevé aux États-Unis, fait face à des accusations de tentative de meurtre sur l’écrivain renommé, cela plus de trois décennies après la fatwa prononcée par l’Iran le condamnant à mort pour son œuvre «Les Versets sataniques», considérée comme blasphématoire par Téhéran. Portant une chemise bleue, le prévenu a fait son entrée au tribunal de Mayville, situé dans le comté de Chautauqua, à proximité de la frontière canadienne, en proférant les paroles « Palestine libre ». Salman Rushdie, auteur américano-britannique d’origine indienne et figure emblématique de la défense de la liberté d’expression à l’échelle mondiale, prenait part à une conférence dédiée à la sauvegarde de la liberté des écrivains, le 12 août 2022, dans ce lieu réputé paisible et pittoresque situé au bord du lac Érié.
Avant même qu’il ne s’exprime, devant près de mille personnes, « un jeune homme d’une stature moyenne vêtu d’un masque sombre a fait son apparition au fond du théâtre » comme l’a relaté le procureur Jason Schmidt lors de son premier réquisitoire face aux jurés. « Lorsqu’il est monté sur scène, il a accéléré vers Salman Rushdie et une fois arrivé à son niveau, sans aucune hésitation, il a planté son couteau avec vigueur, précision et rapidité », a souligné le procureur lors de la première journée des débats. «Il a porté des coups à la tête, au cou, à l’abdomen et à la partie supérieure de la cuisse», a-t-il insisté.
Avant même qu’il ne s’exprime, devant près de mille personnes, « un jeune homme d’une stature moyenne vêtu d’un masque sombre a fait son apparition au fond du théâtre » comme l’a relaté le procureur Jason Schmidt lors de son premier réquisitoire face aux jurés. « Lorsqu’il est monté sur scène, il a accéléré vers Salman Rushdie et une fois arrivé à son niveau, sans aucune hésitation, il a planté son couteau avec vigueur, précision et rapidité », a souligné le procureur lors de la première journée des débats. «Il a porté des coups à la tête, au cou, à l’abdomen et à la partie supérieure de la cuisse», a-t-il insisté.«Je revois encore l’instant au ralenti (…) Je lève la main gauche dans un geste d’autodéfense. Il y plonge le couteau. Ensuite je reçois de nombreux coups, au cou, à la poitrine, à l’œil, partout», a raconté l’écrivain dans son livre consacré à l’attaque, «Le couteau».
Henry Reese, qui a cofondé « Pittsburgh Ville Refuge », une initiative d’assistance aux auteurs exilés, avait également été blessé. On attend le témoignage de Salman Rushdie, âgé de 77 ans, lors du procès. Hadi Matar a été interpellé immédiatement après l’agression. Il a plaidé non coupable aux accusations de tentative de meurtre et d’agression devant le tribunal de l’État de New York, crimes pour lesquels il risque respectivement 25 ans et sept ans d’emprisonnement. Avant le procès, le procureur du comté a exprimé son intention de mettre l’accent sur l’agression, en utilisant des vidéos et des témoignages devant les jurés, plutôt que sur les motivations idéologiques supposées de l’agresseur.
Peu de temps après l’incident, le suspect avait accordé une interview depuis sa cellule à la publication tabloïd New York Post, où il a exprimé sa « surprise » que Salman Rushdie ait survécu. Il n’a pas précisé s’il avait été influencé par la fatwa émise en 1989 par l’ayatollah Khomeini, qui était à la tête de l’Iran à ce moment-là, mais il a insisté sur le fait qu’il ne « l’appréciait pas » et lui reprochait d’avoir « attaqué l’islam ». Hadi Matar fait également l’objet d’une inculpation devant les tribunaux fédéraux américains pour « acte de terrorisme au nom du Hezbollah », ce mouvement chiite libanais appuyé par l’Iran. Téhéran a rejeté toute responsabilité dans l’attaque.