Si le boycott des artistes camerounais en Europe par la BAS est effectif depuis l’élection présidentielle d’octobre 2018, élection remportée par le président Paul Biya, au pouvoir depuis 41 ans, elle occupe la une de l’actualité au Cameroun et dans sa diaspora avec une certaine acuité ces derniers jours, après la sortie du chanteur Ben Decca annonçant à ses fans de l’Allemagne qu’il annulait son concert prévu le 15 avril en terre germanique pour des raisons de sécurité.
« c’est avec un grand regret que nous vous informons par la présente que nous n’assisterons pas au spectacle prévu le 15 avril 2023 en Allemagne. Nous n’allons pas nous cacher derrière un mensonge, une fausse excuse qui pourrait insulter votre intelligence, nous vous aimons et vous respectons trop pour cela.
Je me dois de protéger ma famille envers et contre tout. Or les garanties de sécurité que j’ai demandées au promoteur ne peuvent être assurées. Je n’ai d’autres choix que d’annuler notre présence », écrit-il sur sa page Facebook.
La réaction de la communauté Sawa, communauté à laquelle appartient le chanteur Ben Decca n’a pas tardé. Dans un communiqué signé à Rome le 15 mars dernier, on peut lire : «Nous avons pris connaissance, une fois de plus, une fois de trop, du communiqué visant les artistes Sawa de la Decca dont la prestation devait avoir lieu en Allemagne. Une provocation de trop qui ne vise qui ne vise que les communautés non Bamilékés et nous Sawa de la Diaspora en prenons acte » avant de poursuivre, « nous communauté Sawa de la Diaspora, avisons l’Etat du Cameroun, garant des libertés collectives et individuelles que toute menace contre les artistes Sawa est considérée comme un musèlement et nous ne saurons l’accepter et les conséquences pour cette menace iront au-delà des individus qui sont derrière ce communiqué. (La famille Decca Ndlr).
Les auteurs de ce communiqué signale que, désormais soit aucun artiste camerounais ne prestera plus en Europe, soit ils y presteront tous.
Pour le Rappeur Maahlox, 99% des évènements où les artistes camerounais chantent en Europe sont organisés par les Bamilékés. Ils ne sauraient donc être ceux qui boycott les artistes du terroir sur le vieux continent. Il ajoute que dans cette affaire, les vrais tribalistes sont les Sawa de la diaspora qui s’indignent contre le boycott de la famille Decca en occident.
Cette sortie de l’artiste du reste controversé des musiques urbaines camerounaises, est-elle de nature à apaiser le climat déjà tendue entre certains musiciens camerounais et une partie de sa diaspora ou viendra-t-elle rajouter de l’huile sur le feu ?