Bonjour leroufa et merci de nous accueillir chez toi
Bonjour Tato KAMDEM c’est un plaisir de vous recevoir
Qui est Leroufa NDAM, peux-tu te présenter en quelques mots a nos lecteurs qui ne te connaissent pas encore ?
Leroufa NDAM est un jeune acteur culturel qui exerce dans le monde du showbiz comme on le dit familièrement chez nous depuis environs cinq ans. Je suis également le fondateur et CEO de la jeune entreprise TRUE LABEL AND CONSULTING, je suis manageur producteur d’artistes notamment de Mr Chantal. Je suis également dans l’équipe de management de TENOR.
Comment et a quel moment t’es tu retrouvé dans le monde du showbiz ?
Je peux dire que tout est partir de la passion, car déjà jeune élève en classe de Terminale j’étais très attaché à tous ce qui est événement, musique, tout ce qui est artistique et sous le feu des projecteurs, mais j’étais celui qui organisais tout derrière les projecteurs. C’est ainsi que tres rapidement je fais la rencontre de Isidore TAMEU aka TAPHIS le manageur de Tenor que tous nous connaissons tous, par ailleurs le patron de Nuevo Mundo Africa qui est aujourd’hui mon plus proche collaborateur. Ensemble nous avons travaillé sur plusieurs projets comme l’organisation en 2018 du concert de Tenor au palais polyvalent de sports de Yaoundé. Nous avons travaillé sur le développement de Cysoul, avec qui nous sommes vraiment partis de rien pour faire de lui la star qu’il est aujourd’hui. Apprenant auprès des ainés j’ai très vite pris mes marques, j’ai par la suite bossé avec des artistes comme Vanister dont j’étais le manager, j’ai été directeur de label à la maison de production Motbinama Internationl Records, où j’ai géré une grille d’artistes parmi lesquels Josco l’inquiéteur, la maman katino, Majoie ayi Koppo ainsi que le duo Man neuh à qui je fais un clin d’œil ici. Et voila comment les choses sont parties.
Aujourd’hui tu es le patron de TRUE LABEL AND CONSULTING, peux tu nous présenter cette structure ?
TRUE LABEL AND CONSULTING est une agence de communication globale, et digitale également spécialisée dans le management, les relations publiques et la production. C’est une boite que j’ai lancé pour réellement implémenter ce que j’ai appris au fils des années auprès des ainés, c’est également une plateforme d’apprentissage et de formation pour tout ces jeunes qui me contactent parce qu’ils souhaitent eux aussi apprendre les ficèles du métier. TLC est née de ma passion pour la communication, le management et la production, et du fait que j’avais déjà le carnet d’adresse nécessaire pour me lancer dans cette aventure.
Et si l’on évoquait ton parcours professionnel, quelles sont les étapes qui ont fait de toi le manager producteur que t’es aujourd‘hui, ta formation académique y est pour beaucoup ?
Pour être honnête j’ai un BTS en commerce international et une licence en communication et relations publique, mais je ne peux pas dire que c’est ces parchemins là qui m’ont conduit là où je suis, parce jusqu’ici je n’ai pas encore retiré ma licence et donc c’est ma passion et ma détermination qui ont fait celui que je suis aujourd’hui. Mes parents auraient voulu qu’après mon BTS, que j’obtienne une licence en douane et transite pour pouvoir travailler plus tard peut être dans un port, sauf que je ne me voyais pas sortir tous les jours pour aller au bureau en costume. Et donc j’ai du prendre sur moi de faire communication parce que c’est bien de suivre sa passion mais il est aussi important d’avoir un diplôme qui montre que vous êtes professionnel dans ce que vous faites, c’est un message que je profite pour envoyer à nos petits frères qui ne comprennent pas souvent cela.
Quels sont les artistes dont tu as la charge en ce moment au sein de ton agence ?
Actuellement TLC s’est concentrée sur la gestion de l’image et du management dans un premier temps. Et l’artiste phare avec lequel nous travaillons c’est Mr Chantal, donc je suis le manageur. Il y’a également Dashi, c’est une exclusivité beaucoup de personnes ne le savent pas encore, avec lui on prépare un projet pour bientôt. Il y’a également ventilateur qui joue constamment dans les vidéos de Mr Chantal. Pour le reste nous avons des deals avec plusieurs artistes mais rien de formelle.
Parlant de Mr Chantal qui est l’un des créateurs de contenu parmi les plus populaires en ce moment au Cameroun, comment s’est fait votre rencontre ?
La vérité c’est que lorsque le phénomène Mr Chantal arrive nous ne travaillions pas encore ensemble, sauf qu’après il y’avait toute cette notoriété ce nouveau statu qu’il avait qu’il fallait bien gérer et j’étais celui là qui à chaque fois lui donnait des conseils dans ce sens au point ou les choses se sont faites naturellement et nous avons décidé de rendre cela formelle pour mieux structurer la chose c’est ainsi que nous l’avons signé.
Est-ce- qu’il ya pas un conflit d’intérêt à être en même temps le manager et le producteur d’un artiste ?
Dans le milieu artistique la loi ne permet pas qu’un manager soit en même temps le producteur d’un artiste et donc c’est la personne morale TRUE LABEL AND CONSULTING qui produit Mr Chantal et Leroufa Ndam est le manageur de Mr Chantal. Parce que TLC ce n’est pas moi, c’est une entreprise une équipe, il y’a par exemple Ivannick BLINCK mon assistant qui gère tous ce qui est opération à TLC.
Quel est pour toi le rôle d’un manager auprès d’un artiste ?
Le manager est là pour faciliter et pour accompagner l’artiste dans l’exécution de ses projets artistique, ce qui permet à l’artiste de mieux se concentrer sur son travaille de création artistique. Le rôle d’un manager par exemple auprès d’un artiste signé en Major est de gérer toutes les opérations qui sont liées aux activités professionnelles de l’artiste dans le but de protéger l’artiste et ses intérêts. Parce que le producteur n’est pas forcement l’ami de l’artiste c’est un investisseur qui veille sur ses intérêts parfois au détriment de ceux de l’artiste et le manageur est donc celui qui maintient l’équilibre est protège les intérêts de l’artiste.
Quelles sont selon toi les qualités et les compétences d’un bon manager ?
Etant donner que chez nous il y’a pas encore d’écoles qui forment véritablement le manager, je pense comme j’ai coutume de le dire que la première qualité d’un manager c’est l’altruisme. Il doit être altruiste parce que être manager c’est substituer sa vie a celle d’un artiste, il représente l’artiste partout, il est toujours présent pour l’artiste, il fait parti de sa vie, il aime l’artiste et ce que celui-ci fait. Vous savez les artistes ne réagissent pas toujours comme le commun des motels dans certaines situations et dans ces moment c’est le manageur qui comprend l’artiste qui le canalise parfois et le protège auprès du public et des partenaires. Un manager est également le père la mère l’ami le psy et même la femme de l’artiste. C’est la raison pour laquelle le premier lien qui doit existe entre les deux est la confiance, si elle n’existe pas il faut tout arrêter et passer à autre chose comme ouvrir une quincaillerie pour vendre du fer par exemple.
Peux tu nous dire à quel moment un artiste peu et doit être accompagné par un manager ?
C’est une bonne question Tato KAMDEM, au regard de ce que j’ai dis plus haut le manager commence à intervenir lorsque l’artiste a déjà une certaine notoriété, Ca peut faire débat, mais pour moi c’est la vérité !le manager doit être présent lorsqu’il a des taches bien précises à effectuées parce que quand un artiste n’a pas encore la notoriété il y’a pas de relations presse à gérer pour lui par exemple, pas de booking… L’artiste n’est pas encore productif (financièrement) pourtant le manager vit de ce que gagne l’artiste. Vous convenez avec moi que le manager n’aura à ce moment rien à faire auprès d’un artiste. Pour ce dernier par contre c’est le moment de se concentrer sur le développement de sa carrière en créant des œuvres et en menant des actions qui vont lui permettre de se démarquer.
Peut-on avoir la description de ton processus de travail, de la découverte d’un artiste à son accompagnement ?
Déjà j’écoute beaucoup de musiques et je regarde beaucoup de vidéos sur internet parce que TLC fait dans la musique et l’art en général. Et c’est généralement de là que vient le déclic et lorsque un artiste attire mon attention, je peux même faire jusqu’à un an pendant lequel je l’observe de près sans qu’il ne s’en rende compte pour voir si nous pouvons travailler avec lui. Parce que vous pouvez aimer ce qu’un artiste fait mais si vous ne connaissez pas la personne sur deux ou trois points la collaboration sera difficile.
Quels sont les défis et même les difficultés aux quels tu fais face dans ton métier au quotidien ?
La première difficulté c’est que nous sommes des entrepreneurs et donc il y’a pas de salaire et on doit constamment réfléchir et s’atteler à trouver les moyens pour subvenir à nos besoins à ceux de notre famille et des moyens pour faire tourné l’entreprise, parce que lorsqu’on parle de production on parle d’investissement. C’est le vrai défi mais après c’est un boulot excitant et passionnant et je pense qu’au final il y’a plus d’avantages que de difficultés.
Quels sont les objectifs à court et à long terme de TRUE LABEL AND CONSULTING ?
TLC ambitionne de se positionner comme une entreprise majeure en matière de développement d’artistes et de l’industrie artistique au Cameroun. On souhaite véritablement accompagné les artistes dans le développement de leurs projets à court à moyen et à long terme. Avec Dashi par exemple on va aller dans un premier temps sur du moyen terme avec la production d’un projet typiquement traditionnel. L’idée est de valoriser notre culture et de l’exporter sous d’autres cieux et ainsi permettre aux jeunes qui ont du talent et des rêves de pouvoir les réalisés.
Du haut de ton expérience, comment perçois-tu l’écosystème (le showbiz) cultuel au Cameroun ?
Je dirais qu’au Cameroun il n’y a pas un écosystème, malheureusement, c’est notre principal chantier. Il y’a pas d’industrie de la musique chez nous, on constate plutôt qu’il ya des clans et que chacun fait son petit business de son cote, alors qu’on fait tous le même business et qu’on gagnerait à travailler ensemble unis pour faire avancer les choses.
Comment peut-on améliorer l’état actuel des choses ?
On doit réaliser que nous sommes dans le même camp et lorsqu’il ya un ou deux artistes qui réussissent ils doivent tenir les mains des autres un peu comme en France ou au Nigeria où t’as un Burna Boy qui a collaboré avec presque tout les jeunes artistes là-bas. C’est comme ca qu’on battit une industrie, mais chez nous ceux qui ont réussir narguent ceux qui sont encore derrière. Pourtant il y’a des exemples à suivre, TENOR avec qui je travaille qui est pourtant un artiste international, l’artiste camerounais le plus Booké en ce moment est également celui qui a le plus de feat avec les artistes parfois très peu connus.
L’état également a son rôle à jouer dans la construction de notre industrie. Les artistes doivent avoir un statut reconnu par la loi, les pouvoir publiques doivent d’avantage accompagner les acteurs culturel. Tenez par exemple, les gens ne le savent pas mais le budget du ministère de la culture au Cameroun c’est 4 milliards pourtant ce même montant est le budget du FEMUA un festival en cote d’ivoire, inscrit dans le budget de l’état c’est dire qu’on fait très peu chez nous. Il faut revaloriser le budget de ce département ministériel, parce que la culture est un facteur de développement il ya beaucoup de métiers qui gravitent tout au tour.
Nous sommes pratiquement arrivé au terme de cette entretien, mais dis nous s’il faut te définir en trois adjectifs que peut on retenir ?
Généralement c’est les gens qui me définissent, mais je dirai que je suis passionné, rigoureux et surtout fan de ce que je fais.
En dehors de ton boulot quels sont tes autres passes temps favoris ?
Je suis trop fan des films et des séries j’en regarde beaucoup, je suis également fan de football mais je regarde beaucoup que je ne joue. Et je passe beaucoup de temps avec ma famille, mon épouse je suis un jeune marier. Pour moi le bonheur il est là !
Merci de nous avoir accordé cette interview Leroufa NDAM
Le plaisir est le mien Tato KAMDEM, merci à vous.