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Trump contre “l’endoctrinement scolaire” : les livres, premières victimes

L’actrice Julianne Moore est désemparée et contrariée, hésitant après avoir découvert que son livre Freckleface Strawberry sera retiré de plusieurs écoles américaines. Cette exclusion est le résultat de mesures prises contre les travaux potentiellement associés à des sujets tels que l’idéologie de genre ou la discrimination en matière d’équité.

Des décrets récents de l’administration Trump sont appliqués dans les écoles gérées par le Département de la Défense des États-Unis. Avec notamment l’ambition de « mettre un terme à la radicalisation dans l’éducation primaire et secondaire ». Ces décrets adaptent les ressources éducatives aux récentes orientations fédérales sur les enjeux de genre et d’équité. De même, les écrits serviraient à « protéger les femmes contre l’extrémisme de l’idéologie du genre ».

Même si Freckleface Strawberry aborde principalement le thème de l’acceptation de soi et des disparités physiques, il a élargi la sélection de cette revue générale des ressources pédagogiques. Cette mesure concerne également d’autres livres, tels que No Truth Without Ruth, qui traite de la juge Ruth Bader Ginsburg, et Becoming Nicole, qui raconte l’histoire de l’actrice transgenre Nicole Maines. Julianne Moore, fille d’un ancien combattant du Vietnam et ancienne étudiante d’une école sous tutelle du Département de la Défense, a manifesté son choc face à cette décision. Elle se pose des questions sur la polémique liée à son ouvrage : quel danger représente-t-il, lorsqu’il rappelle aux enfants que chacun a ses propres particularités… mais que les concepts d’humanité et de communauté nous (ré)assemblent. Ce nouvel ensemble de suppressions dans les listes de lecture illustre une discussion plus vaste aux États-Unis sur la censure de certaines œuvres scolaires. Notamment ceux qui abordent les thèmes de la diversité, de l’identité de genre et de l’équité.

D’après PEN America, les bans de livres dans les écoles publiques aux Etats-Unis ont connu une hausse de 200 % durant l’année scolaire 2023-2024, affectant particulièrement des livres traitant des sujets LGBTQ+ et mettant en scène des personnages de minorités ethniques. Il demeure que la censure de ce texte, ainsi que d’autres probablement à l’avenir, met en évidence le défi auquel seront confrontés les éducateurs et les décideurs politiques dans le choix de ressources pédagogiques appropriées. Tandis que quelques-uns considèrent que ces actions préservent les jeunes lecteurs de thèmes jugés indécents, d’autres dénoncent une violation de la liberté d’expression et une marginalisation des voix moins entendues.Quelle est la place de la littérature dans l’enseignement et comment les établissements scolaires traitent-ils des thèmes délicats tels que l’identité de genre, la race et l’égalité ? L’équilibre entre l’autorisation des lectures et la sauvegarde des jeunes esprits tout en encourageant une éducation inclusive, peut devenir complexe. Tandis que certains prônent une approche plus traditionnelle, d’autres soutiennent l’importance d’exposer les jeunes à un éventail de points de vue afin de favoriser la compréhension et l’empathie. L’interrogation persiste : comment déterminer la frontière entre la préservation des esprits juvéniles et la censure abusive ?

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