Né en 1977 à Yaoundé, Bonaventure s’installe en Allemagne en 1997 pour étudier à l’Université technique de Berlin. Titulaire d’un doctorat en biotechnologie médicale de la Heinrich-Heine-Universität Düsseldorf, il est un conservateur d’art contemporain, commissaire d’exposition et écrivain. Son parcours remarquable lui a valu une participation à de nombreux évènements culturels dans le monde. Son amour pour le métier est le principal atout qui a certainement attiré sur lui le regard et la confiance de ses ainés dans le milieu culturel mondial. Il succède au réalisateur et philosophe culturel Bernd M. Scherer qui a dirigé d’une main de maître la maison de la culture de Berlin depuis le 1er janvier 2006.
Les défis sont multiples pour le Camerounais au regard du statut et de la notoriété de cette institution culturelle Allemande, fondée en 1956 pour promouvoir les arts contemporains internationaux en mettant l’accent sur les cultures et les sociétés non européennes.
Bonaventure entend pour cela imposer sa marque et n’hésite pas à se fixer des objectifs assez osés pour l’Afrique. Faire de la maison de la culture du monde à Berlin un lieu de métissage culturel est pour le début l’une de ses priorités. « L’histoire de la maison a vraiment été celle de la vision du monde à partir de l’Occident. Mais nous aimerions, dans le cadre de notre programme, nous tourner et voir le monde sous cet autre angle » explique le nouveau directeur.
Bonaventure parle de sa vision dont les fondements sont axés sur l’exposition « Quilombismo » son premier projet en tant que directeur. « Quilombismo » est un mot qui renvoit aux communautés formées au XVIIe siècle par les esclaves africains réfugiés dans les régions lointaines du Brésil. « Il a pour point de départ l’espace, les pratiques, les cultures, les religions, dans cet espace appelé le Quilombo, qui étaient des espaces marrons créés principalement par des Africains qui s’étaient échappés des plantations et avaient créé ces sociétés émancipatrices dans lesquelles ils pouvaient vivre avec les peuples indigènes, dans cet endroit du monde appelé Brésil, mais aussi dans d’autres parties du monde. », raconte Bonaventure Ndikung.
Sa feuille de route prévoit des spectacles, des concerts, des films, des débats et une exposition d’art contemporain provenant de sociétés postcoloniales d’Afrique, des Amériques, d’Asie et d’Océanie. Une occasion pour l’Afrique de faire connaître son histoire originale à travers le monde et de promouvoir le savoir faire des fils de l’Afrique. Bonaventure Ndikung est désormais le nouvel ambassadeur qui devra à travers la maison de la culture de Berlin promouvoir les arts contemporains internationaux via un métissage culturel qui va vendre non seulement l’Afrique mais aussi lui redonner son originalité sur le plan culturel.