R. Kelly a été définitivement condamné à vingt ans de réclusion criminelle pour pédopornographie. Une cour fédérale à Chicago a rejeté en appel, vendredi 26 avril 2024 dernier, les arguments de la défense du chanteur américain de 57 ans, qui invoquait le dépassement du délai de prescription pour les poursuites. L’avocate du chanteur, Jennifer Bonjean, a assuré qu’il ferait appel devant la Cour suprême. « Nous sommes déçus du jugement mais notre combat est loin d’être terminé », a-t-elle assuré dans un communiqué cité par les médias américains.
Cette décision fait suite à la déclaration de culpabilité prononcée par un jury en 2022, où le lauréat d’un Grammy Award a été reconnu coupable de trois chefs d’accusation de production d’images d’abus sexuel sur mineurs et de trois chefs d’accusation d’incitation de mineurs à des relations sexuelles.
En 1994, R. Kelly a été marié avec la jeune star Aaliyah, âgée de 15 ans. Les parents de cette dernière, décédée dans un accident d’avion en 2001, avaient ensuite fait annuler le mariage.
En juin 2022, l’auteur du tube à succès I Believe I can fly et ses 75 millions de disques vendus, avait déjà été condamné, à trente ans de prison pour crimes sexuels, rappelle l’AFP. Il avait été reconnu coupable d’avoir piloté un « système » d’exploitation sexuelle de jeunes, dont des adolescentes, et ce pendant des années.
En février 2023, un juge l’avait également condamné à vingt ans de prison pour production de contenus pédopornographiques et détournement de mineur. Le juge avait ordonné qu’il n’exécute qu’un an de prison supplémentaire quand il aurait purgé sa première condamnation. Pendant le procès, des extraits de vidéos ont été diffusés montrant des violences sexuelles commises par R. Kelly sur des jeunes filles, dont l’une n’était âgée que 14 ans.
Ces procès contre R. Kelly, ont été perçus aux États-Unis et ailleurs comme une étape majeure du mouvement #MeToo, (un mouvement social encourageant la prise de parole des femmes, dans le but de faire savoir que le viol et les agressions sexuelles sont plus courants que ce qui est souvent supposé, et de permettre aux victimes de s’exprimer sur le sujet) avec pour la première fois, une majorité de plaignantes noires accusant un artiste noir et obtenant justice.
« Des années durant, Robert Sylvester Kelly a commis des violences sexuelles sur des jeunes filles mineures, souligne le jugement prononcé le vendredi 26 Avril 2024 dernier à Chicago. En utilisant un schéma complexe pour faire taire les victimes, il a longtemps esquivé les conséquences » mais « ces crimes l’ont enfin rattrapé ».