La fascination que les supporters des lions indomptables de football ont vis-à-vis de l’entraîneur soviétique Valérie Nepomniachi, ne fait pas l’ombre d’un doute. Son nom est aujourd’hui encore cité en tête sur toutes listes qui classent les meilleurs entraîneurs de l’histoire des Lions indomptables.
Parfait inconnu à son arrivée au Cameroun en 1988, une courte carrière de joueur à Samarkand, club de deuxième division soviétique, carrière interrompue par une blessure au dos à l’âge de vingt-trois ans. Un parcours d’entraîneur qui se limite à de simple fonction à la tête de la sélection juniors du Turménistan, puis de Kopejdak, une modeste équipe de cette même République d’Asie centrale. Le parcours de Nepomniachi dans le football, n’est vraiment pas de nature à faire baver.
Une équipe solide et expérimentée.
L’équipe que Nepomniachi conduit en coupe du monde en Italie s’est déjà construit une belle réputation « d’indomptable ». Elle est entrée dans l’histoire en terminant le mondial Espagne 1982 invaincue. Thomas Nkono et ses coéquipiers arrachent trois matchs nuls. (0-0 contre le Pérou et la Pologne, 1-1 face à l’Italie). A égalité avec l’Italie, les lions sont éliminés à cause d’une différence de but défavorable.
Sur le continent africain, les Lions indomptables disputent trois finale trois fois de suite à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Ils remportent le trophée en 1984 Et 1988, et perdent celui de 1986. La génération est dorée et redoutée par ses adversaires. En 1990, certains cadres arrivent en fin de cycle. Roger Milla prend sa retraite internationale peu après la victoire à la CAN 1988. C’est donc sans son emblématique numéro 9 que le Cameroun participe à la CAN en Algérie en 1990. Les lions sont sortis au premier tour après deux défaites de suite dès l’entame de la compétition (0-1 contre la Zambie et 0-2 face au Sénégal). Sous la pression populaire et après un du chef de l’État, Roger Milla est rappeler en sélection nationale et prend une part active à l’épopée glorieuse des Lions indomptables en Italie. Roger Milla bien que remplaçant marquera 4 buts, deux doublés, notamment face à la Roumanie et la Colombie.
Valérie Nepomniachi, un technicien redoutable ou un entraîneur veinard ?
En coupe 1990, le technicien soviétique Valérie Nepomniachi, met en place une animation tactique basée sur un jeu très directe, basé sur une charnière défensive tenue par Emmanuel Kunde et Benjamin Massing qui avaient la consigne de ne pas relancer jeu par l’axe central. Le jeu du Cameroun était construit sur les côtés, avec un bloc assez bas pour surveiller avec la plus grande délicatesse les buts de Thomas Nkono. Le profil de nos milieux relayeurs, Ndip Akem Victor en l’occurrence et Mbouh Mbouh Émile permettait à l’équipe de se projeter rapidement vers l’avant. Cette animation permettait à l’équipe du Cameroun en seulement deux à trois passes de porter le danger vers le but adverse, avec l’apport de ses arrières latéraux, Tataw Stephen et Bertin Ebwelle au profil offensif connu. Les lions privilégient donc un jeu fait de passes courtes plutôt qu’un jeu fait de longues passes.
Cette technique fonctionne plutôt bien, car en match d’ouverture de la compétition le 08 juin face au champion du monde en titre à Milan, les lions réussissent à faire tomber l’Argentine de la légende Diogo Armando Maradona, au sommet de son art. Réduit à 09 après les sorties sur carton rouge de André Kana biyick (61ème minute) et celle de Benjamain Massing (88ème minute), les lions réussissent à préserver leur avance acquise grâce à un but de la tête de François Omam Biyick (67ème minute). Si le but d’Omam est un peu chanceux, la victoire des liions est nette et sans bavure.
L’Argentine a dû mal à s’approcher des buts camerounais. L’Albiceleste ne parvient à tirer que deux fois dans le cadre des buts de Thomas Nkono. La feuille de match renseigne également que, Diego Maradona et ses coéquipiers n’ont eu que 0,3% d’expected Goal (occasions dangereuses). Ces deux éléments montrent à suffire que les lions ont parfaitement maîtrisé leur sujet.
Cette victoire autant que le reste de l’aventure des lions est héroïque. Les joueurs qui ont réalisé cette prouesse sont célébrés à travers le monde, leur entraîneur avec.
Une question demeure cependant sans réponse. Valérie Nepomniachi, doit-il être présenté comme un technicien redoutable ? Est-il simplement un entraîneur veinard, dont la réputation a été construite par des joueurs exceptionnels ?
Difficile de répondre, tant il est vrai que le technicien soviétique a apporté sa partition, sa contribution dans cette belle odyssée. Il convient aussi de noter que, après cette belle épopée, on a que très peu de souvenir sur d’autres exploits réalisés par cet entraîneur.
Il est au demeurant entré dans l’histoire et cela, personne ne peut le lui contester.