Didier Denguel
État de la situation…
Je ne sais pas ce que Samuel Eto’o Fils a fait à son ami d’hier et grand frère de la présidence pour que ce dernier se retourne subitement contre « le 9 » et que toutes les hautes instructions soient dirigées contre lui. Mais certainement cette raison a quelque chose à voir avec l’insubordination et le refus d’obéir comme un tutu à ce grand frère qui a pratiquement le contrôle sur tout l’appareil étatique en ce moment.
Il y a cependant un gros souci dans la démarche révolutionnaire d’Eto’o. C’est grâces aux politiciens qu’il a obtenu la présidence de la Fecafoot, c’est grâces aux politiciens et surtout au soutien du grand frère qu’il a eu une sorte de passe-droit pendant deux ans depuis sa prise de fonction où la recommandation a été donnée au gouvernement de se coucher devant ses volontés. Ce qui a été fait.
Sauf qu’en politique les services rendus sont des dettes qu’il faut payer. Le retournement contre lui de ce gouvernement qui s’est pourtant couché hier en quatre pour le servir vient certainement d’un refus par Eto’o de renvoyer l’ascenseur. Du coup les politiciens ont décidé d’en finir avec lui quitte à porter préjudice à son image et même à celle du pays tout entier. Ils sont sans scrupule. Faites-leur confiance à ce niveau.
Le compte-à-rebours est lancé avec la nomination d’un nouveau staff technique pour les Lions Indomptables. C’est pour obliger Samuel Eto’o Fils à choisir entre devenir transparent (on règne à sa place et il ne gère presque plus rien à la Fecafoot) ou alors à démissionner. En clair, ces mecs veulent avoir la main mise sur la Fecafoot comme récompense pour des raisons inavouées et Samuel Eto’o Fils refuse de se coucher. Que reste-t-il donc à Samuel Eto’o Fils de faire ?
Mon conseil…
Beaucoup de gens disent à Eto’o de démissionner pour quitter les «bêtises », comme ils appellent. D’autres lui demandent de faire le bras-de-fer, de provoquer l’impasse. D’autres encore lui demandent de se soumettre aux décisions d’état. Adopter l’une de ces trois solutions dépend d’un a priori.
Si Eto’o n’a aucune ambition politique, aucune envie de jouer un rôle plus que ça dans le pays, démissionner serait effectivement la solution. Genre : « J’ai voulu aider mon pays, apporter quelque chose, mais visiblement vous êtes dans d’autres logiques, je vous laisse avec vos choses. Je rentre dans ma vie civile tranquillement et m’occupe de mes affaires. »
Par contre s’il veut rester dans « le game » de la politique et faire sa Révolution qu’on lui prête comme intention, rester président de la Fecafoot est sa seule issue actuelle pour continuer à gêner ces politiciens et à leur être un caillou dans la chaussure, qui pourrait devenir une gangrène qui les tuerait. Mais pour rester président, il faut se coucher. Ne serait-ce que pour l’instant où il est en position de faiblesse.
Accepter de devenir transparent. Mais dans l’attitude d’un prédateur à l’affût de la moindre erreur de la part du ministre. Erreur qui ne saurait tarder. Sauter sur l’occasion pour rebondir et reprendre le dessus. Exactement ce que le ministre aussi a fait pendant 2 ans où il a été humilié par la gestion unilatérale du football camerounais par Eto’o encore dans les bonnes grâces de son grand frère.
Faire le bras-de-fer est un suicide politique pour Eto’o et pour le football qu’il veut défendre, pas différent de démissionner. Aller à la FIFA se plaindre c’est justement ce qu’ils veulent que Samuel Eto’o Fils fasse. C’est lui qui sera perdant. On suspendra le Cameroun, un comité de normalisation sera certainement mis en place, ce qui conduira au dépôt du mandat d’Eto’o avec toute son équipe.
Ce qui équivaut à la victoire des politiciens qui auront réussi à se débarrasser de lui définitivement. Car ça leur est égal que le Cameroun soit éliminé ou retardé. Ils ont une devise : « Bia kad bo nala dzóm teg bibo ».
La preuve…
